Algues vertes : des résultats au-delà des objectifs

La baie de Douarnenez enregistre des résultats en termes de rejet d’azote supérieurs aux objectifs escomptés, signe d’une forte mobilisation des agriculteurs.

« La baie de Douarnenez, touchée depuis longtemps par des pollutions aux algues vertes, a vu progressivement les tonnages collectés de 20 000 à 3 000 tonnes. Ce n’est pas un coup de chance, car si les résultats avaient été inversés, personne n’aurait appelé à une malchance des agriculteurs », confie Paul Divanac’h, président du Sage de la baie de Douarnenez, lors de la présentation des conclusions du plan algues vertes. Les résultats parlent d’eux-mêmes : l’objectif d’une réduction de 200 tonnes d’azote à l’exutoire a été atteint par la profession agricole, alors que le seuil était fixé à 140 tonnes.

Des résultats en 3 ans seulement

Le plan signé en octobre 2012 concernait 390 agriculteurs du territoire. « 278 ont été diagnostiqués sur leurs pratiques, représentant 13 500 ha et 23 communes. 151 de ces
producteurs ont signé un contrat d’engagement individuel (CEI), auprès de l’Epab. Le premier axe d’amélioration concernait les pratiques adaptées au sol, par une optimisation de la fertilisation, de la rotation des cultures et une meilleure utilisation des couverts végétaux. Au total, ces actions ont généré un gain de 102 t d’azote », chiffre Ronan Le Menn, élu à la Chambre d’agriculture du département et en charge du dossier.

Second axe, le développement de la part d’herbe dans la ration, qui a permis de gagner 21 t. Enfin, le traitement des effluents, la méthanisation et la réduction des effectifs engendre une réduction de 70 t. « Les ateliers mixtes se sont spécialisés, le hors-sol a diminué. De 17, nous sommes passés à 21 exploitations en productions végétales pures », note Emmanuelle Le Diouris, de la Chambre d’agriculture. André Sergent, président la Chambre 29, ajoute que « des cessations d’activité, liées à la situation économique tendue, ne sont pas une résultante du plan algues vertes : tous les modèles de productions peuvent être respectueux de l’environnement ».

[caption id=”attachment_16981″ align=”aligncenter” width=”600″]Michel et Marthe Le Page sont passés progressivement à un système plus herbager. Michel et Marthe Le Page sont passés progressivement à un système plus herbager.[/caption]

Du maïs à l’autochargeuse

À l’EARL de Kervelguen, à Cast, Marthe et Michel Le Page ont fourni d’intenses efforts pour contribuer à ces bons résultats. « Notre métier de producteur de lait, se résume à la traite et à apporter une nourriture de qualité aux vaches », estiment t-ils. Une orientation vers une part d’herbe plus importante, avec l’acquisition d’une autochargeuse, a fait diminuer la proportion de maïs dans la ration. « Le diagnostic nous a permis de nous poser les bonnes questions. Les 40 % de subvention ont accéléré l’achat du matériel. Aujourd’hui, l’exploitation compte 12 ha d’herbe en plus pour autant de maïs en moins. J’apprécie aussi la propreté des parcelles, fauchées régulièrement ».
Après une pause en 2016, les actions environnementales vont se poursuivre sur le créneau 2017-2021.


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