Utiliser la polyvalence des salariés des Cuma

L’assemblée générale des Cuma du Finistère s’est tenue vendredi dernier à Bourg-Blanc, et a choisi de développer le thème de l’organisation du travail avec un salarié de Cuma.

« Je n’ai plus le temps… » La phrase revient souvent dans la bouche de nombreux agriculteurs. Face à des pics de travaux, la solution Cuma apporte des réponses, de part son statut de groupement d’employeurs : depuis 2006, la mise à disposition d’un salarié est possible. « Les adhérents des Cuma connaissent peu ce service. Pourtant, le Finistère compte 40 salariés répartis sur 28 Cuma », chiffre Alain Laurec, directeur de la fédération du département. Des crédits d’impôt peuvent alors être obtenus pendant la prise de congés, à condition que l’adhérent dispose d’un document unique d’évaluation des risques (DUER).

Utile pour le parage des vaches

Pierrick Léopold est un jeune agriculteur installé en individuel en production laitière sur Plouzané. « Tous les travaux sont réalisés avec la Cuma, hormis la moisson et l’élagage. En cas de conjoncture meilleure, je pense même ne pas remplacer mon tracteur pour tout déléguer à la Cuma. Je préfère réserver mon temps aux animaux. J’utilise la main- d’œuvre complémentaire du salarié pour le parage du troupeau, sur une demi-journée, ou encore pendant la traite au moment des labours. Le salarié utilise mon tracteur ou celui de la coopérative », explique-t-il. Pour Laurent Phillipot, vice-président de la Cuma ar Bodou, ce salarié polyvalent « est difficile à trouver. Nous avons la chance à Plouzané d’avoir une personne compétente, qui a déjà travaillé sur une exploitation ».

Trouver la perle rare

Dominique Moy est président de la Cuma de Plessala (22), constituée il y a 30 ans, mais dont l’activité salariale n’a commencé que depuis 2 ans. « À l’embauche d’Alexandre, nous souhaitions avoir un salarié polyvalent, aussi bien capable de traire les vaches que d’effectuer la maintenance de matériel. Cela dit, les chantiers de récolte restent prioritaires pour la Cuma ». Cette diversité des tâches, le jeune salarié l’apprécie, car « je fais de tout, j’aime le changement. Ma formation variée en élevage, puis avec un BEP agroéquipement et une formation en mécanique me donne du travail à l’année ».

La perle rare, difficile à trouver, n’est surtout pas considérée comme un bouche trou. « On ne m’appelle pas pour les corvées, ou alors c’est pour les faire à deux ! », témoigne le salarié. La formation agricole a sans doute un rôle à jouer pour donner plusieurs compétences aux apprenants. « Les formations sont axées sur le matériel ou sur l’élevage. Il faudrait élargir les thèmes abordés durant le parcours d’étude », propose Rémi Bodiou, ancien dirigeant de la Cuma des Châteaux, à Plonéis. Fanch Paranthoën


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