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Tous ses œufs dans le même panier

Dans une production ultra spécialisée comme celle des œufs de consommation, il est difficile de trouver une main-d’œuvre compétente. La coopération entre l’AEF, Pôle Emploi et des employeurs permet de trouver les perles rares.

Suite au départ à la retraite de son oncle l’été dernier, Solenne Le Saout, une des associées d’un Gaec qui élève des poules pondeuses à Taulé, a dû se lancer à la recherche pour trouver un remplaçant. Installée avec son père, elle valorise aussi les fientes de poules de l’exploitation par une fabrication d’engrais. 4 000 poulets plein air viennent compléter le revenu de l’exploitation. « Mon oncle s’occupait de nombreuses tâches, parfois inconnues de nous-mêmes. Le profil, difficile à trouver, a été “déniché” lors d’un forum des métiers organisé en octobre dernier », explique l’exploitante.

Rencontre improbable devenue possible

Vincent Friteau a participé à ce forum. En quête d’un nouveau métier, ce mécanicien spécialisé en aéronautique souhaitait aussi se rapprocher de son domicile. « J’ai toujours eu la fibre agricole, et je souhaitais me réorienter. J’aime aujourd’hui mon travail, très diversifié », explique-t-il. Pour comprendre la production spécialisée d’un élevage de poules pondeuses, Vincent Friteau a souscrit un dispositif en partenariat avec Pôle Emploi : la période de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP). « Cette immersion dans l’exploitation, d’une durée de quinze jours, m’a fait découvrir le métier. J’ai pu aussi retirer toutes appréhensions qui se profilent quand survient un changement de métier ». Cette rencontre entre le demandeur d’emploi et l’exploitante aurait été improbable sans le forum. « Les exploitants sont ouverts à cette démarche. La mise en immersion évite les erreurs de casting », rappelle Gilles Burel, animateur à l’agence pour l’emploi et la formation (AEF).

Des cerveaux et des bras

L’agriculture bretonne regorge de métiers et embauche. « Nous avons traité 1 400 postes l’an passé, sur les métiers de l’élevage, des cultures spécialisées de la pépinière ou du paysage. Si la conjoncture redevient plus favorable, le potentiel d’emploi est colossal, notamment en production laitière », prévoit Gilles Burel. Des emplois stables à pourvoir qui demandent une main-d’œuvre technique.

Une formation rémunérée

À l’issue de cette période de test, le courant passe entre Solenne Le Saout et Vincent Friteau. Ce dernier entame alors une formation au sein même de l’élevage, car l’enseignement des pratiques en production spécialisée d’œuf n’existe pas. « Les tâches que sont la fabrication d’engrais par les fientes, le conditionnement des œufs, la maîtrise de l’hygiène de l’élevage représentent au final 400 heures de formation. J’apprécie particulièrement l’arrivée d’un regard neuf sur la production, avec un candidat venant de l’extérieur. C’est enrichissant », avoue la productrice taulésienne. Au terme de cette formation, en mars prochain, Solenne Le Saout proposera un CDD de 11 mois à Vincent Friteau. Pôle Emploi s’engage de son côté à rémunérer l’employeur pour ces heures de formation. Fanch Paranthoën


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