Plus de durabilité en polyculture élevage

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La mixité élevage et culture permet de mieux gérer l’azote sur l’exploitation et de limiter les intrants. Exemple de la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou (49).


« En quelques années, la productivité a été augmentée, en améliorant l’autonomie du système naisseur-engraisseur des 68 Limousines sur les 106 ha destinés à l’atelier allaitant de la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou », témoignait Julien Fortin, de la Chambre d’agriculture de Maine-et-Loire, au Space, lors d’une conférence sur la durabilité des exploitations agricoles. Si l’objectif reste l’autonomie alimentaire, il est atteint depuis trois ans avec des niveaux de performances élevés, en agriculture biologique, permettant un système aussi productif qu’en conventionnel.

Pas d’animaux improductifs

Pour y arriver, la conduite de la reproduction a été rigoureuse. L’intervalle vêlage-vêlage est de 369 jours, avec deux périodes de vêlages strictes (septembre et mars). Un animal qui ne retient pas va à l’engraissement. Ceci implique un fort taux de renouvellement. « Mais la finition des femelles est optimisée avec des jeunes vaches, plus faciles à engraisser : elles sont vendues à 452 kg à 3,7 ans ». Les bœufs, conduits au pâturage, partent à 480 kg à 32,8 mois.

Plus d’autonomie au niveau local

Sur les 800 adhérents de Coopedom, coopérative de déshydratation à Domagné (35), une enquête démontre une diversité de cultures importante ainsi qu’un degré d’intensification de la production à l’animal (+800 L/VL/an) et une meilleure productivité à l’hectare. L’enjeu des adhérents étant d’assurer plus d’autonomie alimentaire au niveau de l’exploitation. À l’échelle du territoire, la transition énergétique (50 % charbon – 50 % biomasse) assurée par la coopérative en 2009, a permis de limiter l’impact en émission carbone à un niveau comparable à celui de la filière soja.

De l’agronomie pour plus d’autonomie

En ce qui concerne les fourrages, la productivité s’est nettement améliorée aussi par des prairies à flore variée (+1,5 t MS/ha par rapport au RGA/TB avec une moindre variabilité des rendements) riches en légumineuses, pour des fourrages à plus forte digestibilité (+10 à 20 % /foin de prairie naturelle). L’ensilage de céréales et protéagineux, avant la sécheresse estivale, permet de récolter un fourrage de bonne valeur nutritive (0,83 UFL et 65 PDIN) et, avec 13,6 t MS/ha, s’avère plus sécurisant que le maïs dont les rendements varient de 3 à 11 t MS/ha selon les années. Les prairies, implantées sous couvert de céréales, pour un moindre salissement et une meilleure productivité, produisent ainsi 8,9 t MS/ha sur les deux premières années. Pour la fauche, l’introduction de luzerne s’est révélée intéressante pour équilibrer les rations des animaux à l’engraissement. Son installation est lente, mais ce fourrage est résistant à la sécheresse en cours d’exploitation. Les rotations se sont aussi allongées avec l’introduction de féverole, bon précédent de productivité modeste (28 q/ha) et une culture de printemps entre la féverole et le triticale. Carole David

L’avis de Hélène Chambaut, Institut de l’Élevage

On peut maintenir la production d’élevage, tout en préservant les ressources et l’environnement. C’est l’objectif que veut montrer le programme européen « Cantogether » qui se termine, permettant de mettre en évidence des systèmes innovants et de les tester. Plus d’autonomie, moins de fertilisation en optimisant les effets agronomiques et les engrais de ferme, diversifier les produits et réduire la dépendance énergétique… Les marges de manœuvres existent pour augmenter la durabilité des systèmes de polyculture élevage. Mais la gestion de la main-d’œuvre reste une des problématiques majeures à régler en élevage.


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