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Au Québec, une production de veaux en intégration totale

Délimax, leader du veau en Amérique du Nord, appuie son développement sur un système d’intégration totale. L’entreprise produit ses aliments, emploie des éleveurs-salariés et gère aussi la transformation.

La filière veaux de boucherie est récente au Canada, elle s’est mise en place à la fin des années 80, quand le gouvernement a décidé que les surplus de la production laitière devaient être utilisés pour faire de l’élevage, plutôt que de partir à l’exportation en Afrique ou dans d’autres zones démunies. « Les petits veaux laitiers n’étaient alors pas valorisés », précise Hélène Leclerc, directrice technique de Délimax, entreprise québécoise partenaire de Serval. « Quand nous avons monté la filière, nous avons d’abord aménagé des bâtiments existants (étables, poulaillers, porcheries), leur donnant une seconde vie.

Puis, notre part de marché a augmenté et nous avons investi dans des élevages spécifiques. » Dans les années 2000, les bâtiments ont été équipés du système hollandais, avec des parcs et cornadis autobloquants. Une démarche volontaire vers davantage de bien-être des animaux car les cases collectives ne sont pas obligatoires au Canada. Aujourd’hui, le bâtiment type compte 816 places dans 4 salles, avec des parcs plus grands et des barres au garrot (système hollandais également). « Cela nous a permis de réduire le gaspillage. » Ces sites de production abritent une laiterie centrale avec une distribution par tuyaux suspendus sur des rails.

Des équipes de lavage, d’aide au démarrage, de prises de sang…

L’intégration complète est de mise chez Délimax. « 60 % des places de veaux sont dans des élevages appartenant à l’entreprise. Nous cultivons nous-mêmes nos céréales, élaborons nos préparations lactées. Nous employons 100 éleveurs-salariés dans 85 bâtiments, qui reçoivent une formation spécialisée. Des techniciens reçoivent et compilent toute l’année des données enregistrées par des capteurs dans les élevages (consommation d’eau, d’aliment, présence…). Des équipes de lavage-désinfection interviennent au départ des lots, quand les éleveurs partent en vacances. Nous avons également d’autres équipes spécialisées : aide au démarrage, prises de sang, entretien des bâtiments, vétérinaires, transport. Au total, l’entreprise compte 400 emplois directs. » Cette intégration verticale jusqu’à la transformation « nous permet d’avancer, et de contrôler toutes les étapes du processus de production. » Les bâtiments comptent, selon les sites, de 150 à 816 places.

L’équipe Serval se recentre en Bretagne

L’entreprise Serval compte en France trois zones de production de veaux de boucherie : la Bretagne, la Normandie / Pays-de-la-Loire et le Grand Sud Ouest avec, dans chaque zone, plus de 50 éleveurs en contrat. Cet été, les bureaux bretons de l’entreprise ont déménagé de la région rennaise pour venir à Lamballe (22), une position mieux centrée par rapport aux éleveurs. L’entreprise compte aussi trois usines de fabrication d’aliments pour les veaux de boucherie, mais aussi pour le sevrage (bovins, agneaux, chevreaux…) : une en France dans les Deux-Sèvres, une au Canada et une aux États-Unis. Des filiales commerciales existent aussi à l’international.

Encore beaucoup de poudre de lait

L’entreprise produit près de la moitié des veaux de lait du Québec tous « noirs et blancs » : un marché de 140 – 145 000 animaux/an au total tourné à 50 % vers l’export, principalement aux États-Unis. Elle produit également 28 % des 60 000 veaux de grain qui sont consommés localement au Canada. Les veaux de lait sont élevés pendant 22 semaines et atteignent un poids vif de 230 kg à l’abattage, ils absorbent 300 kg de lactoremplaceur, 50 kg de grains et 10 % de paille de blé. En 32 semaines d’élevage, les veaux de grain atteignent 310 kg vifs à l’abattage. Ils sont nourris avec 25 kg de lactoremplaceur, 750 kg de grains et 300 kg de mélange protéiné. La paille représente 2 % de la ration. « Nos lactoremplaceurs contiennent encore de grandes quantités de poudre de lait écrémée, mais celle-ci tend à diminuer dans les formules », précise l’agronome. Agnès Cussonneau


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