altise-colza-pyrethrinoide-insecte-automne-charancon - Illustration Quand les insectes d’automne résistent aux pyréthrinoïdes…

Quand les insectes d’automne résistent aux pyréthrinoïdes…

Pour repousser l’échéance de résistances aux pyréthrinoïdes, il faut réviser à la baisse le nombre d’applications d’insecticides à l’automne et recourir si possible à d’autres familles chimiques.

Les premières résistances de charançons du bourgeon terminal aux insecticides de la famille des pyréthrinoïdes ont été détectées en 2014. Des tests en laboratoire réalisés en 2015 ont mis en évidence que les altises d’hiver sont également dorénavant capables de résister aux pyréthrinoïdes. Pour repousser au maximum l’échéance quasi-inéluctable de résistances généralisées à l’ensemble des secteurs géographiques, il convient de réviser à la baisse le nombre d’applications d’insecticides à l’automne et de recourir si possible à d’autres familles chimiques.

Réserver les néonicotinoïdes au puceron vert à l’automne

Les néonicotinoïdes sont la seule famille insecticide qui reste efficace contre les pucerons verts à l’automne (ces derniers sont résistants aux pyréthrinoïdes depuis près de 15 ans). Ils doivent donc être réservés exclusivement pour cet usage. Si le seuil de nuisibilité est dépassé (20 % de plantes porteuses au cours des 6 premières semaines de végétation), traiter le puceron à l’automne sur colza avec un néonicotinoïde seul. Les associations néonicotinoïde + pyréthrinoïde sont à réserver aux seules situations où il y a concomitance entre la présence du puceron et d’un autre ravageur nuisible.

Limiter les interventions

Il est recommandé de limiter les interventions sur insectes d’automne et, lorsqu’elles sont nécessaires, d’éviter l’usage exclusif des pyréthrinoïdes. Pour une gestion durable des ravageurs, la prise en compte, à l’échelle de la parcelle, de la période de risque (stades sensibles du colza) et des seuils de nuisibilité est plus que jamais capitale avant toute décision d’intervention. Les BSV (Bulletin de santé du végétal), l’installation de cuvettes jaunes et les observations au champ sont les meilleurs outils d’aide à la décision.

Contre les altises d’hiver adultes…

L’intervention sur adultes doit être réservée aux seules situations où la survie du colza est en jeu, c’est-à-dire avant le stade 3 à 4 feuilles du colza ou lorsque le seuil de 8 plantes sur 10 avec dégâts de morsures est atteint. En cas de levée tardive à compter de fin septembre/début octobre, le seuil peut être abaissé à 3 plantes sur 10 en raison d’une moindre vigueur de la culture et donc d’une moindre aptitude à faire face au ravageur.

Pour limiter le risque de développement des résistances, n’intervenir qu’une fois en utilisant si possible un insecticide composé uniquement d’organophosphoré. L’altise adulte est active en début de nuit, c’est pourquoi l’application en soirée est privilégiée. À noter que l’insecticide appliqué contre l’adulte n’a aucun effet contre les larves qui peuvent se développer ultérieurement.

Contre le charançon adulte du bourgeon terminal

Comme pour les larves de d’altises d’hiver, la nuisibilité est plus faible sur des « gros » colzas, poussants à l’automne et en reprise de végétation. La décision d’intervenir sur les charançons adultes – pour éviter les dégâts de larves – se raisonne à partir des cuvettes jaunes et des indications du BSV. En cas d’intervention généralement fin octobre, utiliser préférentiellement un produit associant un pyréthrinoïde et un organophosphoré qui permet de mieux gérer le risque de développement de résistances. Un pyréthrinoïde seul peut s’envisager dans les secteurs où les charançons sont sensibles et en l’absence de d’altises d’hiver.

… et/ou contre les larves d’altises d’hiver

En fin d’automne et jusqu’à la fin de l’hiver, la nuisibilité des larves, si elles sont présentes, s’exprime principalement sur des colzas à faible développement, chétifs et peu poussants. En cas de besoin, n’effectuer qu’un seul traitement, après avoir vérifié que le seuil de nuisibilité est bien atteint (présence de 2-3 larves par plante ou présence d’au moins une larve dans les pétioles sur 7 plantes sur 10).

Dans les secteurs où aucun problème de résistance n’est suspecté à ce jour, on peut utiliser un pyréthrinoïde seul. Dans les secteurs où des problèmes d’efficacité ont été observés les années précédentes, utiliser un produit associant un pyréthrinoïde à un organophosphoré. Les produits organophosphorés ne sont pas d’une grande efficacité contre larves. En association avec un pyréthrinoïde, ils permettent toutefois de réduire la sélection d’individus résistants. Nina Rabourdin – Terres Inovia

En savoir + : Consulter la liste des insecticides homologués sur http://www.terresinovia.fr/colza/cultiver-du-colza/ravageurs/insectes/traitements/


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