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L’investissement productif comme priorité

Les présidents des Chambres d’agriculture bretonnes espèrent un engagement massif dans le nouveau Plan de compétitivité et d’adaptation. Ils entendent aussi resserrer les échanges autour de la contractualisation.

« La France ne repartira que par l’investissement productif. Nous avons insisté auprès des responsables régionaux pour que cette dimension soit majeure dans le nouveau Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles (PCAEA), avec également la volonté d’améliorer les conditions de travail », a précisé Jacques Jaouen, président de la Chambre d’agriculture de Bretagne, à l’occasion de la présentation à Rennes de l’ABC 2015, document annuel qui analyse et dresse les perspectives de l’agriculture et agroalimentaire de la région.

500 dossiers déposés

Aujourd’hui, 500 dossiers ont été déposés pour la partie « modernisation des bâtiments et équipements associés », représentant un potentiel global d’investissement de 100 M€. « Nous souhaitons que l’engagement soit massif dans ce plan. » Les MAEC (mesures agro-environnementales et climatiques) liées à la nouvelle Pac 2015 représentent un autre appui financier pour les agriculteurs. Elles aussi sont pilotées par le Conseil régional et ont vu leur budget s’accroître.

Les présidents souhaitent par ailleurs engager une réflexion collective sur l’organisation de la production, la fixation des prix et les relations contractuelles entre les différents maillons des filières, dont la grande distribution. « On ne peut pas raisonner seulement sur la compétitivité ; la contractualisation a du sens. Comment continuer à produire, sans savoir à quel prix nous seront payés ? », soulignent les présidents.

Créer davantage de valeur dans les filières

À l’heure où la grande distribution prend la main dans les outils agroalimentaires, à l’image d’Intermarché pour Gad à Josselin, les responsables souhaitent que soit créée davantage de valeur dans les filières agroalimentaire bretonnes. « 1 L de lait, c’est 2 000  constituants qui ont chacun une valeur », note Marcel Denieul, président de la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine.
En 2014, le secteur résiste dans un contexte économique morose, avec des investissements tirés par les produits laitiers et les viandes. L’emploi agroalimentaire repart à la hausse après trois années de recul, mais avec des disparités selon les territoires. Les exportations régressent par contre de 8 % en 2014, principalement du fait de l’embargo russe.

Économiste à la Chambre d’agriculture du Finistère, Anne Bras revient sur les deux filières qui ont été les plus touchées en 2014 : le porc et les légumes frais. « Ces productions ont souffert de l’embargo russe, dès janvier pour le porc, et à partir d’août pour les légumes. » Le climat a également joué en la défaveur des producteurs de légumes frais : hiver doux en chou-fleur et été indien pour les artichauts, qui ont détourné les consommateurs de ces produits.

Plus 6 % de lait livré en 2014

S’agissant du lait, l’année 2014 a connu des prix en hausse de 6 % par rapport à 2013, avec des coûts de production en recul. « Les éleveurs bretons en ont profité et ont augmenté leurs livraisons de 6 %. » Mais l’embellie n’a pas duré, car les cinq grandes zones exportatrices mondiales ont augmenté leurs volumes. Ces suppléments n’ont pu être absorbés par la consommation et les cours ont chuté. Par ailleurs, « la fin des quotas laitiers brouille les repères. »

En viande bovine, les cours sont également en chute libre, du fait d’un pouvoir d’achat en baisse et d’une offre en augmentation, avec aussi le retour des vaches de réforme laitières dans les abattoirs à partir du 2e semestre 2014. L’aviculture reprend par contre des couleurs avec le retour de Doux porté notamment par une parité €/$ plus favorable et l’entrée dans son capital d’un nouvel investisseur. « Une alliance entre LDC et Avril (ex-Sofiprotéol) se traduit par la création de la Société Bretonne de Volaille dont l’objectif est de reconquérir le marché français du poulet frais. » Cette société détient aujourd’hui 11 des 32 usines bretonnes. Agnès Cussonneau


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