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FDSEA : se défaire de « l’administratisme »

Pour sa 68e assemblée générale, la FDSEA a invité Xavier Beulin, président national, a venir porter son regard sur la situation bretonne

Les déclarations de flux, les contraintes environnementales des bassins versants ou la lenteur administrative. Telles ont été les réflexions et les questions posées à Xavier Beulin, président de la FNSEA, lors de l’assemblée générale de la fédération, à Plougastel Daoulas.

« Les teneurs en nitrate des eaux de l’Aber Wrach sont aujourd’hui en moyenne à 35,7 mg/litre. Malgré tous ces efforts, nous avons le sentiment d’avoir été pris en otage par le ministère, car notre demande n’est pas remontée à Bruxelles. À quand la sortie ? », s’interroge François Plougastel, qui ajoute que « 250 emplois ont été supprimés dans un secteur très dynamique au niveau installation », où les cultures de légumes industriels ont même totalement disparus. Pour le président national, le constat est amer. « Les régions peuvent entrer dans les directives nitrates, mais pas en sortir : ces contraintes ne sont pas aujourd’hui réversibles. Nous demandons un réajustement de la directive nitrates dont les bases ont été jetées en 1991, mais énormément de choses ont changé. La France a choisi d’augmenter les seuils de contraintes, comme avec les bandes enherbées de 3 mètres décidées en Europe et portées à 5 mètres dans notre pays, ou par l’interdiction de certaines molécules de produits phytosanitaires autorisés pourtant par l’Europe », rappelle t-il.

Mis à mal depuis plusieurs mois, la filière porcine est venue alimenter le débat. « Nos concurrents ne sont pas mondiaux, mais européens. Les grandes surfaces ont leur responsabilité en proposant des promotions pendant 6 mois de l’année. Le consommateur ne connaît plus la valeur réelle des produits qu’il achète. L’agriculteur est toujours la dernière variable d’ajustement, alors que cette variable doit être déplacée vers le consommateur via la distribution ».

Concernant la production laitière, des investissements sont nécessaires pour mettre les éleveurs français au même niveau que leurs homologues européens. « Il manque 10 000 € d’investissement aux exploitations laitières. Sur les 60 000 producteurs de notre pays, cela représente 600 millions d’euros pour que la ferme laitière française se modernise », pense Xavier Beulin.

Redonner leur place aux préfets

Chaque élevage croule sous les documents administratifs, ce qui inquiète le président de la FNSEA. « Les préfets n’ont plus d’autorité régionale, cela me gêne. Ils doivent avoir une vision panoramique en retrouvant leurs capacités d’analyse. Dans beaucoup de procédures, ils sont secondés par des référents environnementaux, ce qui revient à leur expliquer qu’ils n’ont pas les capacités et les compétences suffisantes. Certaines décisions prises par l’État deviennent alors inapplicables. Nous demandons simplement d’être remis dans la norme européenne, ni plus, ni moins ». Ce casse tête administratif, Thierry Merret le qualifie d’administratisme, phénomène qui « utilise systématiquement les contraintes administratives, et qui intoxique par son abus »

Fanch Paranthoën


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