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Ovali : optimiser les schémas de production

Ovali, un nouvel outil s’adresse à tous les acteurs de la filière poulet de chair, à la recherche de gains de compétitivité.

« Ovali est un nouvel outil multicritère d’évaluation de la durabilité pour concevoir des systèmes avicoles innovants. Il s’adresse à tous les acteurs de la filière, permet de réaliser un état des lieux et d’apporter des solutions. C’est une étude spécifique aux productions de poulet de chair », explique Isabelle Bouvarel de l’Itavi (Institut technique de l’aviculture) lors d’un colloque avicole à Rennes, le 14 octobre, sur les innovations.

Des besoins d’aliments plus performants

Avec cet outil, en poulet de chair, des marges de progrès ont été clairement identifiées. « Le manque de compétitivité est amplifié par notre forte dépendance protéique. Les acteurs de la filière investissent peu ou sont freinés par les lourdeurs administratives », rappelle Isabelle Bouvarel. Deux scénarios sont proposés pour rattraper le retard accumulé sur nos concurrents. Le premier est de développer un poulet 100 % France avec un approvisionnement local en matières premières pour regagner des parts de marché sur le territoire. Le deuxième vise à optimiser les schémas de production en place. Cette évolution passe par une amélioration du parc de bâtiments (isolation, récupérateurs de chaleur, dalle bétonnée), par des économies d’échelle, et une spécialisation des élevages. Les volailles ont besoin d’aliments plus performants (énergie, lysine). L’alourdissement des poulets semble incontournable pour obtenir des poids compris entre 1,85 kg et 2,4 kg.

Une nécessité d’investir et de mieux répartir la valeur ajoutée

« Combiner alourdissement des poulets et modification de l’aliment, rénovation et construction des bâtiments permet de gagner en compétitivité (cf. graphique). Il y a une amélioration du coût de production vif et filet, moins d’émissions de gaz à effets de serre et économies d’énergie », résume Isabelle Bouvarel. Dans la pratique, ce changement de schéma de production demande à être étudié et discuté. L’alourdissement des poulets engendre une modification du produit et une adaptation de la logistique et des outils d’abattage. Tout cela demande des investissements lourds pour les acteurs de la filière. Une interrogation est en suspens : quelle sera l’acceptabilité sociale de ce système productif  ? Tout le monde est conscient qu’il est nécessaire d’investir, mais du côté des éleveurs, des garanties sur une meilleure répartition de la valeur ajoutée sont attendues. Nicolas Goualan

L’exemple du poulet Princior

Stéphane Dahirel, président du Gaévol cite l’exemple du poulet Princior qui est sur le créneau du poulet lourd et sexé depuis 20 ans. « Au début des années quatre-vingt-dix, il n’y avait que du poulet standard, export ou label. On détecte à cette époque une demande en forte progression de viande de poulet par l’industrie. Ils veulent des volailles destinées à la découpe. Il faut donc se mettre à produire du poulet lourd afin de satisfaire cette demande. » Il explique qu’à l’époque les autres intervenants de la filière n’ont pas compris leur décision d’investir sur ce marché méconnu. « C’était une innovation, on partait sur du poulet sexé et élevé jusqu’à un poids de 2,2 kg. Les collègues nous demandaient pourquoi on s’embêtait avec cette production plus compliquée alors que le poulet export marchait très bien. L’avenir nous donne raison. »


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