developpement-plasticulture-soja - Illustration Du soja à maturité

Du soja à maturité

Le gain de développement permis par la plasticulture permet d’envisager une récolte à maturité des grains de soja, au vu des essais en cours à Rieux (56).

Le soja se développe relativement bien en Bretagne mais n’a pas le temps d’achever son cycle. Difficile d”imaginer une récolte en grains, pour des cultures en sols nus. Le semis sous plastique pourrait être une solution. Quatre variétés ont été semées, le 15 mai, sur une plate-forme d’essais à Rieux (56), selon la méthode Samco. « C’est notre deuxième année d’essais », indique Rodolphe Daval.

[caption id=”attachment_5699″ align=”aligncenter” width=”201″]Rodolphe Daval (Samco) présente les nodosités des racines de soja Rodolphe Daval (Samco) présente les nodosités des racines de soja. L’inoculation est obligatoire.[/caption]

« Nous l’avons fait à la demande de nos clients éleveurs. » L’une d’entre elles, trop tardive, est encore bien verte au 10 septembre. Les trois autres seront moissonnées pour évaluer les rendements (estimés entre 30 et 40 qx/ha). En permettant un gain de 15 à 20 jours de maturité, le semis sous plastique a permis à la plante de finir son cycle de développement. « On peut gagner encore sur la date de semis. Semer à fin avril serait probablement bénéfique à la culture ».

Anti-limaces

Comme sur l’ensemble de la parcelle d’essais, un faux semis a été réalisé au préalable. Semis, désherbage et pose du plastique sont effectués en une seule intervention. L’écartement entre les rangs est de 75 cm (280 000 grains/ha). « Nous présentons, au Space, un  nouveau semoir à 50 cm d’écartement avec pose d’une bâche de 2,20 m de largeur pour 4 rangs. L’objectif est d’avoir une culture plus dense et plus propre ». A Rieux, la bâche couvrait deux rangs. 1 L de Mercantor, 2 L d’Atic Aqua et 0,2 L de Centium ont été épandus pour désherber. « Un rattrapage au Corum a été effectué après la dégradation de la bâche qui intervient 3 semaines après le semis ». Il est possible d’incorporer un anti-limace sous le plastique au moment de l’implantation.

Protéger le tournesol des pigeons et des lapins

Le film plastique permet de protéger les graines et les jeunes plants de tournesol des prédateurs et de favoriser une pousse rapide. La date de semis, au 15 mai, sur la plate-forme d’essais de Rieux, est trop tardive. L’idéal se situant aux alentours du 15 avril pour assurer une bonne maturité à la récolte (sans séchage). Selon les techniciens de la Cavac présents (coopérative vendéenne), le plastique a permis, chez leurs adhérents, de gagner 10 qx/ha de rendement et un mois de précocité, couvrant  les frais supplémentaires liés à la pose du film.

Poursuite des essais

Au final, la culture est propre et prometteuse. L’une des variétés présente des premières gousses très basses sur le plant, ce qui peut affecter le rendement (récolte difficile sur sol caillouteux). Les essais sur variétés précoces devront se multiplier pour gagner en compétitivité. Celle-ci dépend largement des prix du tourteau à l’arrivée dans les ports bretons. « La plante peut aussi avoir un intérêt dans le cadre d’une traçabilité, sans OGM, par exemple. Nous poursuivrons les essais », assure Rodolphe Daval. En recherche d’autonomie alimentaire, les éleveurs bretons, notamment du Sud, ne s’y opposeront pas… Bernard Laurent


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