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Bovin : bâtiment, attention aux pathologies respiratoires

En élevage bovin allaitant, les semaines à venir vont être favorables aux affections respiratoires. Dans ce cas, une intervention rapide du vétérinaire augmentera les chances de guérison, afin de ne pas pénaliser les croissances des animaux et limiter les contaminations. Signes d’alerte, méthode et préconisations : tour d’horizon avec Christophe Grosdemange, vétérinaire conseil en élevage bovin Triskalia.

Dans le cadre de pathologies respiratoires, comment procédez-vous en élevage ?

J’identifie avec l’éleveur des groupes d’animaux. D’un côté, les animaux malades seront repérés par une hausse de température (thermomètre) ainsi que la perte d’appétit, des signes comme la toux, le jetage nasal, une respiration accélérée… Un autre groupe sera constitué pour les animaux à risques. Il s’agit des veaux mais également du cheptel reproducteur femelle. Puis, j’évalue avec l’éleveur les lots atteints (taille, composition) et la traçabilité des animaux dans l’élevage, notamment la naissance ou la provenance des animaux achetés. Il faut également identifier les contacts éventuels avec les animaux plus âgés et  les animaux qui ont pu être malades par le passé (récidives).

Après observation, des hypothèses émergent, comment les abordez-vous ?

L’orientation du diagnostic vers les hypothèses les plus probables limite les coûts pour l’éleveur. Je préfère les techniques de laboratoire destinées à l’identification directe des agents pathogènes comme le virus respiratoire syncytial bovin (RS) et le virus parainfluenza III (PI3), IBR,  les bactéries (pasteurellose et mucoplasmoses) ou encore la bronchite vermineuse (Dictyocaulus viviparus). Du vivant de l’animal, les techniques les plus aisées sont fondées sur l’écouvillonnage nasopharyngé profond ou l’aspiration trans-trachéale. Je choisis entre 3 et 5  animaux en début d’évolution (température). En cas de mortalité, l’autopsie permet des prélèvements de choix.

Les bonnes pratiques de vaccination

  • Suivre la prescription de votre vétérinaire concernant les plans de vaccination,
  • Conserver les flacons de vaccin entre + 2°C et + 8°C et à l’abri de la lumière,
  • Ne pas congeler,
  • Utiliser rapidement les flacons après ouverture,
  • Utiliser des aiguilles à usage unique,
  • Vacciner l’ensemble de la population à risque,
  • Vacciner uniquement des veaux en bonne santé,
  • Conserver par écrit les dates de vaccination et l’identification des animaux vaccinés.

Quelles démarches effectuez-vous ?

La visite d’élevage me permet d’évaluer le temps d’observation et de soin accordé aux animaux, la surveillance des vêlages et les aspects quantitatifs et qualitatifs de la prise colostrale. Par ailleurs, il est nécessaire d’évaluer l’importance des maladies autres que respiratoires, la conduite en lots de même âge et la possibilité d’isoler les malades. Le diagnostic bâtiment par le trio éleveur, technicien et vétérinaire se fait par mesure des températures d’air au niveau des bovins, des volumes, des surfaces d’entrée et sortie de l’air. Les flux d’air sont également analysés à l’aide de fumigènes, surtout si la vitesse du flux est réduite car, dans ce cas, il est difficile d’en apprécier le sens de circulation. Enfin, les litières sont examinées, elles représentent un facteur important d’isolation.

Quel plan d’actions proposez-vous ?

Dans la conduite d’élevage, la prise colostrale (surveillance de la buvée, qualité du colostrum, quantité absorbée, efficacité de l’absorption) sera corrigée chaque fois que des affections respiratoires seront signalées chez des veaux de moins de 3 mois. Il faut autant que possible éviter les mélanges d’animaux. La vaccination est une protection de groupe : elle devra couvrir un maximum d’animaux. Pour bénéficier de l’effet préventif, il convient d’avoir terminé le protocole complet de vaccination 15 jours avant la période à risque. Cela suppose de vacciner les animaux à l’extérieur, avant la rentrée à l’étable (voir encadré).

Côté habitat et ambiance, une réflexion doit être menée avec son technicien bâtiment afin d’optimiser l’existant. A titre d’exemple, dans les bâtiments anciens, le facteur limitant principal est l’absence ou l’insuffisance des ouvertures. Dans les bâtiments récents, les courants d’air sont fréquents. En période de stabulation, la maîtrise des affections respiratoires doit être abordée de façon pratique et rigoureuse par les éleveurs, et il ne faut pas attendre avant de faire appel à un vétérinaire. Propos recueillis par Carole Perros / Triskalia


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