velage-vache-laitiere-sante-animale - Illustration Le péripartum, critique pour l’immunité

Le péripartum, critique pour l’immunité

Bilan énergétique négatif, cétose subclinique, stress du vêlage… ont des incidences sur l’activité du système immunitaire. La vache laitière traverse ainsi une période critique du 7e mois de gestation au 1er mois après vêlage.

La vache laitière connait de grands bouleversements physiologiques en fin de gestation, au vêlage et après ce dernier. Une période au cours de laquelle elle peut être confrontée à diverses pathologies : « troubles métaboliques, notamment la cétose subclinique, métrite qui touche 40 % des vaches et mammites qui concernent 25 % des animaux au cours de la 1re semaine après le vêlage », détaillait Pierre Philippe, responsable technique chez Elanco, en marge du  Symposium européen sur l’immunité organisé à l’initiative du laboratoire. « Ces pathologies aboutissent fréquemment à des réformes. »

Défenses immunitaires ébranlées au vêlage

Les intervenants ont expliqué que le système de défense immunitaire de la vache est soumis à rude épreuve autour de la parturition : « Il doit d’abord accepter un corps étranger – le fœtus – pendant la gestation. Puis, dès le vêlage, faire le ménage dans l’utérus pour éviter toute contamination bactérienne extérieure. »

Ce système immunitaire comprend deux grandes familles. D’une part, les acteurs de l’immunité innée, « des cellules et diverses armes protéiques qui interviennent en urgence sur le lieu de l’infection. » D’autre part, les acteurs de l’immunité acquise : « leur intervention est plus tardive et surtout ils représentent la mémoire du système immunitaire. » Ainsi, si un agent pathogène déjà connu est repéré, l’organisme mobilise ces acteurs-là, « principalement des lymphocytes, qui interviennent de manière ciblée notamment par production d’anticorps, pour éliminer l’intrus. »

Les bactéries dans le filet des neutrophiles

Alors qu’elle a fait l’objet de recherches moins nombreuses que l’immunité acquise, les chercheurs constatent aujourd’hui que l’immunité innée a un rôle important, en particulier lors de la période critique autour du vêlage. C’est ainsi qu’ils ont découvert de nouveaux mécanismes d’action des neutrophiles (autre type de globules blancs) qui comptent parmi ses principaux acteurs. Ces cellules immunitaires ont la faculté de travailler en réseau pour construire un véritable filet « dans lequel se retrouvent prisonnières les bactéries dont la majeure partie succombent aux mines destructrices fixées sur ce filet. »

Cependant, l’activité de ces neutrophiles est affaiblie dans certaines circonstances, « et en particulier lorsque le bilan énergétique des vaches est négatif, situation qui se rencontre dès trois semaines avant le vêlage, lors de cétose subclinique où la mobilisation excessive des graisses de réserve aboutit à l’accumulation de corps cétoniques dans le sang. Le principal d’entre eux, le BHBA ou béta-hydroxybutyrate, réduit l’efficacité des neutrophiles. Alors que le stress induit par le vêlage provoque déjà indirectement une moindre mobilisation des neutrophiles vers le lieu de l’infection. » Ces récentes informations contribuent à mieux connaître le rôle que joue le système immunitaire de la vache dans la pathologie autour du vêlage. Ainsi, il est primordial d’assurer bonne ration et transition alimentaire au tarissement puis après la mise bas pour limiter le déficit énergétique. Il faut également réduire le stress au vêlage (proximité d’animaux, surveillance discrète, assistance si besoin…). Ces efforts dans la conduite du troupeau favorisent l’invisible mobilisation et l’efficacité collective des neutrophiles, soldats du système immunitaire, quand la pression des germes se fait plus forte avec la concentration de bactéries dans la litière du box, les plaies vaginales, l’hygiène de l’opérateur en vêlage assisté…


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