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Oui, les index génomiques annoncent les performances

Les index génomiques permettent une prédiction sur la valeur de l’animal plus précise et enrichie, par rapport aux index sur ascendance.

Au stade embryonnaire il y a 3 ans, l’évaluation génomique des femelles ne cesse de se développer depuis. En 2013, 2 745 éleveurs l’ont demandée, sur 15 femelles de leur exploitation en moyenne. « Les éleveurs ont compris que pour sélectionner, génotyper une seule femelle ne sert à rien. En 2014, le nombre de génotypages devrait dépasser les 80 000 », chiffre Sophie Mattalia, de l’Institut de l’élevage. La moitié des génotypages sont effectués sur des Prim’Holstien, mais la race Montbéliarde est également très présente sur cette technologie.

La question préoccupait les éleveurs lors de l’instauration du génotypage. Les index génomiques sont-ils fiables ? Une étude menée par l’Institut de l’élevage, en partenariat avec l’Inra et l’Unceia, montre leur excellente prédiction sur le potentiel futur de l’animal. « Ils ont un effet loupe, permettent de voir des différences qui n’étaient pas perçues avec les index sur ascendance. »

Gérer la consanguinité avec le génome

Pour mieux gérer la variabilité, les créateurs de génétique souhaitent se baser désormais sur des informations génomiques, avec la création de l’index Ori (pour originalité) en 2013. Il ne dépend plus de la connaissance de la généalogie et de calculs de probabilité (consanguinité identique pour une même fratrie), mais regarde le génome. Son utilisation va permettre de préserver le potentiel de progrès à long terme et l’amélioration de nouveaux caractères.

La production comme les fonctionnels

Portant sur un effectif de 9 000 Prim’Holstein et 1 600 Normandes, primipares en 2013, les résultats ne tiennent toutefois pas compte de l’environnement et de l’effet troupeau. Entre un index de -2 et +2 en génomique, le TP passe de 30 à 33. La production est de 8 100 kg, avec un index lait compris entre 400 et 600, elle passe à 9 300 kg si ce dernier est compris entre 1 400 et 1 600. Sur les caractères fonctionnels également, la prédiction génomique est bonne : cellules, fertilité, longévité, facilité de vêlage, vitesse de traite, tempérament.

Mobilisation des éleveurs

Suite au regroupement de l’Urcéo, Amélis et Génoé dans Evolution début 2013, un nouveau schéma de sélection a été mis en place : XY Création. « Un an après, nous avons souhaité faire un premier bilan avec les éleveurs partenaires », explique Thomas de Bretagne, responsable R & D – création génétique Evolution. Il souligne la forte adhésion des éleveurs au nouveau dispositif : 1 242 en Holstein, 251 en Normande et 44 en Pie Rouge. En 2013, 172 pères à taureaux, dont 96% de jeunes, ont été utilisés en Holstein, 68 (90 %) en Normande et 23 (100 %) en Pie Rouge. En Holstein, 219 mâles sont entrés en station (7 % des taureaux génotypés), 91 (15 %) en Normande et 20 (25 %) en Pie Rouge.

Sur la distance plancher-jarret, la hauteur au sacrum, la réponse suit également. Ces résultats sont confirmés par des études réalisées à l’étranger. Demain, les CD (indiquant la précision des index) devraient s’améliorer avec l’augmentation de la population de référence. « L’harmonisation des caractères fonctionnels est en cours avec d’autres pays. »

Et de nouveaux index vont apparaître, concernant la santé, l’efficacité alimentaire, l’impact environnemental… Les technologies de la sélection vont encore progresser avec le tri sur les embryons, l’analyse du génome encore plus précise, l’intégration d’informations moléculaires… La segmentation va s’imposer. La renommée de la génétique française s’envole. Demain, une dose sur deux sera vendue à l’export. Agnès Cussonneau


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