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S’adapter en permanence pour anticiper l’avenir

Georges Galardon, président et Dominique Ciccone, directeur général de Triskalia, s’expriment sur l’année qui vient de s’écouler, avant les assemblées territoriales.

Vous arrivez au terme de votre première année de présidence à Triskalia. Quel bilan dressez-vous de ces derniers mois ?

Georges Galardon : Cette première année en tant que président a été passionnante, très active et intéressante. Et ceci, tant au niveau des rencontres avec les collègues des autres coopératives que des échanges avec les salariés de Triskalia. Au niveau interne, la restructuration entamée il y a quatre ans lors de la création de Triskalia s’est poursuivie, ainsi que l’adaptation des différents outils de production de la coopérative. Dossier volaille export, en attente de solutions pour le soutien de la filière, ou dossier bovin lait à la veille d’une nouvelle réglementation avec la sortie des quotas… Côté production, l’année a également été forte en rebondissements avec l’ensemble des dossiers sur la table. Certaines filières sont confrontées à de grands challenges. Notre travail est d’être attentif aux évolutions de toutes les filières, selon les souhaits de nos adhérents, tout en restant compétitifs et en maintenant le maximum de proximité, tout en valorisant nos produits de qualité auprès de nos clients.

Vous insistez sur la rentabilité économique des exploitations agricoles et des atouts de la région…

Georges Galardon : Les hausses de coûts de revient ne sont pas répercutées en totalité, les négociations de prix sont toujours difficiles. Une démarche contractuelle, avec une vision à plus long terme, permettrait aux agriculteurs d’investir plus facilement dans une production. Mais notre atout, c’est notre savoir-faire et notre situation géographique. Les clients des grandes et moyennes surfaces (GMS) souhaitent avoir une meilleure connaissance de l’approvisionnement. C’est à nous producteurs et transformateurs de convaincre les consommateurs sur notre sérieux et notre savoir-faire en produits de qualité. Cela nous aidera à regagner des parts de marché, dans l’hexagone ou à l’international. On se doit de valoriser l’image de la Bretagne pour développer l’export. La notion “made in France” est également pertinente. Reste à convaincre les acheteurs d’y mettre le prix, en respectant leurs exigences.

Trouver des solutions adaptées à des demandes diversifiées

« On n’est plus dans une période peuplée de certitudes », rappelle Dominique Ciccone, directeur général de la coopérative, « mais dans une démarche de progrès où les expérimentations, réseaux de ferme de référence… testent  et proposent des solutions innovantes ; ces dernières présentant le minimum de risques économiques pour les producteurs et répondant aux exigences des filières et des divers cahiers des charges, pour satisfaire les exigences des consommateurs.» Après plusieurs années d’expérience et le lancement de Planète positive, les résultats, dont certains seront présentés lors des ateliers techniques des assemblées territoriales vont « montrer le visage d’une agriculture performante, en pleine évolution, où chacun y trouvera son compte ».

Traçabilité, sécurité alimentaire…  les exigences sont toujours plus nombreuses. Jusqu’où l’agriculture va-t-elle pouvoir s’adapter ?

Georges Galardon : L’agriculture devra faire évoluer ses pratiques et continuer à être à l’écoute de la société : avoir une approche plus économe en intrants tout en maintenant la qualité et une sécurité sanitaire irréprochables, des exigences traduites dans les cahiers des charges spécifiques des structures agro-alimentaires. Les interventions phytosanitaires en productions végétales par exemple ne pourront pas s’arrêter du jour au lendemain en Bretagne. Les pratiques agricoles et leurs évolutions devront en priorité maintenir des exploitations rentables économiquement. Mais l’usage des pesticides va devenir plus curatif que préventif. Cela requiert toujours plus de technicité pour les agriculteurs et leurs conseillers, de suivi de culture et d’utilisation de méthodes alternatives que les agriculteurs doivent s’approprier. La formation des techniciens mise en place ces derniers mois au sein de Triskalia et les différents travaux de recherche entrepris dans le cadre de la chaire Agriculture Écologiquement Intensive (AEI) devront permettre de continuer à promouvoir cette agriculture de demain. Propos recueillis par Carole David


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