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Plus d’herbe et moins de bâtiments chez Samuel Servel

Installé en 2011 sur la ferme familiale, en production laitière biologique, Samuel Servel, de Kergrist, mise sur l’optimisation du pâturage pour diminuer son temps de travail.

Son projet d’installation incluait l’agrandissement et la rénovation d’un bâtiment pour les laitières. L’opportunité de reprendre une trentaine d’hectares à proximité du siège de la ferme familiale, un an après en avoir pris les rênes, a incité l’éleveur à revoir ses plans. Exit l’aménagement du bâtiment. « Je pensais déjà travailler en système herbager. Le doublement de la surface accessible me permet de pousser la production à l’herbe au maximum ». 13 hectares plus éloignés ont été vendus, en parallèle. Désormais, la ferme compte une centaine d’hectares, dont 60 accessibles aux 65 laitières. La production annuelle est de 350 000 litres.

Prairies

  • Prairies (52 ha) : RGA-TB à proximité des bâtiments.
  • Prairies à + 1 km (6 ha) :     RGH + RGI + trèfles violet et hybride (fauche et pâturage).
  • Prairies à + 1,5 km (6 ha) :    Fétuque + RGA+ trèfles blanc et hybride (fauche et pâturage).
  • Autre site de 26 ha à 2,5 km : Mélanges pâturés par les génisses ou fauchés.

Croisement à trois voies

L’étable compte 55 places. Insuffisant pour le troupeau actuel. « Mon objectif est de grouper les vêlages au printemps. L’effectif sera moindre en hiver ce qui permettra de loger les animaux. Le croisement à trois voies doit permettre d’améliorer la fertilité ». Les vaches, majoritairement Holstein, sont accouplées, en premier croisement, à des taureaux Montbéliards. Les génisses de première génération sont inséminées par des taureaux de race Rouge norvégienne. L’aménagement d’une nurserie (niches à veaux sur une plate-forme béton) répond aussi, en partie, à cet objectif de groupage des vêlages. « Cette nouvelle nurserie doit permettre de régler les problèmes sanitaires récurrents, dus à la densité dans l’ancien bâtiment à veaux. J’espère, à terme, faire vêler les génisses à deux ans. Cela passe par de bonnes croissances ». Une quarantaine d’inséminations par des taureaux laitiers ont lieu en début de campagne pour assurer le renouvellement. Ensuite, des croisements avec des taureaux charolais ou limousins sont réalisés. La sélection vise à améliorer les fonctionnels, la facilité de vêlage et les aplombs (les parcelles les plus éloignées, pâturées par les vaches, sont à 1,5 km).

Pâturage tournant

90 hectares sont enherbés. Une dizaine d’hectares de blé et de mélange céréalier sont vendus. En contrepartie, l’éleveur achète du maïs grain. « Les vaches en consomment 1 kilo par jour, au printemps et en été ». L’herbe non pâturée est distribuée sous forme de foin ou d’enrubanné, à la dérouleuse. « Le bâtiment n’est pas adapté à la distribution d’ensilage (forme en U) ». La gestion de l’herbe est optimisée pour réduire le temps de travail grâce à un pâturage tournant, 10 mois dans l’année. 450 mètres de chemins ont été aménagés à la sortie de l’étable (250 mètres bétonnés, prolongés par 200  mètres de gravier 0-30). Au delà, 1,5 kilomètre de chemin en terre irrigue le parcellaire. Cinq tonnes de compost (adhésion à une Cuma de compostage) sont épandues par hectare, essentiellement au printemps. Le rendement en herbe est évalué à 6 tonnes de matière sèche.

La structure en quelques chiffres

  • 350 000 litres livrés
  • 65 laitières
  • 1 UGB/ha de SFP
  • 100 ha dont 90 d’herbe et 10 de céréales (vendues)
  • 2 UTH (dont 1 salarié)
  • Adhésion à une Cuma intégrale
  • Matériel en propriété : 2 tracteurs, une dérouleuse pailleuse, un broyeur d’accotement et une bétaillère
  • Achat de maïs grain (12 tonnes)

Revenu horaire

Le système est encore en transition. Le coût alimentaire atteignait 54 €/1 000 litres sur la dernière année comptable. « Je paie 50 000 € d’annuités pour les investissements de reprise, de foncier et d’aménagements. L’objectif est donc d’atteindre un EBE minimal de 70 000 € ». Objectif atteint l’an dernier : 97 216 €/UTHF. « D’une manière générale, je chercherai à augmenter le revenu à l’heure de travail ». Il compte sur son parcellaire groupé et sur la simplicité de son bâtiment pour atteindre ses objectifs de revenu et de qualité de vie. À terme, il souhaite développer une activité d’accueil à la ferme. Bernard Laurent

Pour en savoir plus : Samuel Servel présentera son système le 14 mai prochain, de 14 h à 17 h, lors d’une porte ouverte organisée avec le Gab, à Guerlogoden en Kergrist (56).


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