prix-porc-crise-porcine-mpb-marche-porc-breton-plerin-daniel-picart-cadran - Illustration Quel prix du porc en 2014 ?

Quel prix du porc en 2014 ?

Les observateurs du marché ne peuvent prédire le prix. Mais font part, pour 2014, de leurs espoirs et des quelques signaux qu’ils constatent.

« Le prix le plus bas de 2013 a clôturé le dernier marché à 1,293 € le 30 décembre. Pour repartir à 1,296 € le 2 janvier, plus bas marché de 2014 ! Du moins, je l’espère », lançait Daniel Picart, président du Marché du porc breton (MPB), lors du repas annuel du cadran le 9 janvier à Plérin. Le vœu de l’éleveur de Plouigneau (29) sera-t-il entendu ? Difficile de se faire une idée. « Je ne suis pas devin », « je n’ai pas de boule de cristal », « personne ne sait »… Les formules des observateurs montrent que prévoir le prix du porc est à peu près impossible. La campagne écoulée l’a bien rappelé.

Remonter rapidement à 1,40 €

« L’important ? Retrouver au plus vite un cours à 1,40 €. En-dessous c’est compliqué », détaille Gorges Douguet de CerFrance. « À ce prix, les ateliers retrouveront enfin une situation positive à un instant T, respireront. » Mais 1,50 €, puis 1,60 €, ce serait mieux. « La situation rêvée… Si on conserve, bien sûr, un marché détendu de l’aliment autour de 270 € tonne. Car, pour les matières premières, on a changé de monde : on ne verra plus d’aliment bon marché comme avant. Ce sont les conditions pour connaître une grande année porcine, comme nous n’en avons plus vécue depuis 2006. Certaines exploitations en ont pourtant cruellement besoin pour redresser la barre… »

Un cheptel truie en recul de 3,5 %

Pour 2014, un repère est la baisse de 3,5 % du recensement du cheptel truie à mi-année qui augure donc d’une baisse de production. « Cela peut tendre un peu le marché, au moins psychologiquement », commente Jean-Pierre Joly, directeur du MPB. Ensuite, les exportations européennes vers pays tiers se tiennent bien sur des bases records tirant positivement le marché. « En 2013, les Philippines et la Chine aux achats ont compensé tous les marchés en recul. » Enfin, la diarrhée épidémique porcine (PED), sérieux problème sanitaire apparu en mai, pourrait faire reculer les exportations US. « En décembre, les américains recensaient 150 nouveaux cas par semaine. Les Canadiens, terrorisés, ont pour l’instant évité au virus d’entrer chez eux. Mais si l’Amérique du Nord recule sur le grand export, il y aura des places à prendre », explique J-P Joly.

Et du côté de l’Allemagne, le leadership pourrait continuer à s’effriter. Avec 15 millions de porcs en plus en 10 ans, la pression des contraintes environnementales monte. Et un groupe Vion au bord de la faillite prouve que même avec les salaires des travailleurs détachés étrangers (main-d’œuvre 40 % moins chère en Allemagne selon une source danoise), les outils du Nord de l’Europe ne font pas de marge. La Bretagne, s’appuyant sur son statut sanitaire favorisé par son éloignement géographique et la technicité de ses éleveurs, doit tirer son épingle du jeu. « À condition aussi de trancher dans le lard sur le dossier de l’origine », rappelle le président Picart. « Le VPF, l’étiquetage d’origine sont indispensables à la relance de la consommation de notre viande de porc. En 2014, allons-y ! » Toma Dagorn


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