FCO, influenza aviaire, PPA, DNC, nématodes, septoriose… Des stabulations aux vergers, les maladies gagnent du terrain. Biosécurité et prévention restent indispensables. Mais une question se pose : jusqu’où cela tiendra-t-il ?
Car il ne s’agit plus seulement de virus ou de vecteurs plus actifs. Ce sont aussi les modes de production et les équilibres biologiques qui se transforment. Porc, volaille, bovins, légumes, vergers : toutes les productions se retrouvent exposées à des risques plus rapides, plus diffus, plus difficiles à circonscrire.
Et pourtant, le réflexe demeure : renforcer les barrières, multiplier les contrôles, espérer un vaccin pour chaque problème. Voire miser sur la génétique. Des avancées majeures sont enregistrées, mais elles disent aussi une tentation collective : maintenir nos systèmes tels qu’ils sont, en corrigeant le vivant plutôt qu’en questionnant ce qui le fragilise.
Plus un système est homogène, plus il devient sensible
Les chercheurs en santé animale et végétale décrivent les ressorts de vulnérabilité : densification des élevages, uniformité génétique, spécialisation des territoires, appauvrissement des milieux. Plus un système est homogène, plus il devient sensible. Moins il y a de diversité, moins il y a de capacité d’amortir.
Les généticiens le rappellent : l’enjeu n’est plus seulement d’avoir des animaux performants, mais des animaux résistants, capables de tolérer pression infectieuse, stress ou aléas. Du côté des cultures, même logique : allonger les rotations, diversifier les variétés, revitaliser les sols.
Biosécurité et vaccination resteront notre première ligne de défense. Mais si l’on veut protéger durablement lait, viande, porc, volaille, légumes, fruits et céréales, il faudra compléter le sanitaire par un travail de fond sur nos modèles de production.

