La pépinière s’enracine

Depuis le 1er novembre, Gwénolé Scordia est à la tête des Pépinières de Quiguen. Une entreprise qu’il connaît bien pour y travailler depuis 2023. Rencontre.

Un homme dans une pépinière parmi ses étals de fleurs. - Illustration La pépinière s’enracine
Passionné du végétal, Gwénolé Scordia vient de reprendre les pépinières de Quiguen, à Briec.

À la Sainte-Catherine, tout bois prend racine ! Peut-être est-ce le célèbre dicton qui, en ce 25 novembre, a incité les jardiniers amateurs à se rendre aux pépinières de Quiguen. Ou bien l’approche des fêtes de Noël et l’incontournable sapin. Ou encore tout simplement l’envie de (se) faire plaisir avec une plante décorative. En tout cas, au fur et à mesure qu’avance l’après-midi, le flux de clientèle se fait plus dense dans les allées des serres.

Située au cœur de la campagne sud-finistérienne, à 7 kilomètres du bourg de Briec et à trois kilomètres de la voie express, l’entreprise créée par Bernard Revois fait partie du paysage local depuis bientôt quatre décennies. Mais c’est désormais Gwénolé Scordia qui en assure la direction, après un passage de témoin effectué en douceur.

Capitaliser sur l’accueil et le conseil

« Je suis un passionné du végétal, souligne ce jeune homme âgé de 27 ans et originaire de Plomodiern. À l’issue de ma formation horticole, j’ai notamment travaillé pendant 5 ans comme chef de culture dans le secteur du maraîchage bio. Puis, j’ai eu envie de m’installer et de retourner vers l’horticulture ornementale ». Suite à un premier projet de reprise de pépinière qui, au final, ne s’est pas concrétisé, il contacte Bernard Revois. Le courant passe entre les deux hommes et il rejoint cette affaire familiale en 2023. « Débuter en tant que salarié m’a permis de tester et de vérifier que cela correspondait à mes objectifs. J’ai commencé à prendre des responsabilités petit à petit, à être un peu moins présent sur le volet culture et un plus sur le côté gestion. Même si, dans une petite structure, il faut garder de la polyvalence ».

Le circuit court

Fort d’un outil fonctionnel qui a été entretenu régulièrement, le pépiniériste n’envisage pas d’investissement supplémentaire à ce stade. « Je dispose d’une surface de vente de quelque 2 000 m², tandis que 8 000 m² couverts pour moitié sont dédiés à la production. 80 % des plants vendus sont produits sur place. La commercialisation s’effectue majoritairement en circuit court, via la vente directe aux particuliers qui représente 85 % du chiffre d’affaires ».

À la tête d’une équipe de trois salariés – un quatrième devrait rejoindre les rangs rapidement –, Gwénolé n’entend pas procéder à des changements majeurs. « J’aimerais diversifier un peu la gamme, apporter quelques touches de nouveauté. Mais l’idée est d’abord de capitaliser sur ce qui fait la force de cette pépinière : l’accueil et le conseil ».

Ouvert du lundi après-midi au samedi, l’entreprise rayonne sur un territoire d’une trentaine de kilomètres autour de son site d’implantation. « Nous touchons aussi bien une population urbaine que rurale. Il y a de quoi faire ! » Les rares périodes creuses – de Noël à la fin février, et les mois de juillet et août – sont mises à profit par l’équipe pour prendre des congés de manière échelonnée, de façon à ce que la pépinière demeure ouverte à la clientèle.

Lorsqu’il en a le temps, le Finistérien apprécie de créer ses propres variétés de chrysanthème. « C’est une plante que l’on trouve toute l’année et qui existe dans une grande variété de couleurs, de formes… » Si, en France, cette fleur est souvent associée au deuil, dans de nombreux pays sa signification est tout autre. Au Japon, elle représente ainsi le soleil et la longévité. Tandis qu’aux États-Unis, ses bouquets célèbrent les couleurs de l’automne. Mais il y a fort à parier que pour Gwénolé, qui s’est lancé dans l’aventure de l’installation un 1er novembre, le chrysanthème symbolisera pour toujours sa passion du végétal. Et sa foi en l’avenir.

Jean-Yves Nicolas

« Une démarche structurée »

Anne-Hélène Domart – responsable de clientèle agricole, Pôle d’expertise CMB, Quimper Kerfeunteun.

Dans le cas d’un dossier d’installation, le porteur est primordial. C’est 80 % de la réussite. Gwénolé a mûrement réfléchi son projet. Il a une démarche structurée, sait parfaitement où il veut aller et est pleinement investi. Le fait d’avoir pu travailler avec le cédant pendant un an et demi lui a permis de se familiariser avec l’entreprise et d’en prendre les rênes progressivement. C’est un vrai point fort de cette transmission.


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