Un atelier calibré pour un plein temps

À Mauron (56), William Thomas vient d’investir dans un troisième bâtiment de 21 000 pondeuses en volière, avec centre de conditionnement robotisé et fumière.

éleveurs de Mauron dans un poulailler de pondeuses - Illustration Un atelier calibré  pour un plein temps
William Thomas, éleveur, et David Chiche, directeur production œuf chez Eureden.

Repreneur de l’exploitation familiale en 2014, William Thomas a poursuivi l’activité lancée par ses parents dans les années 2000 : un premier atelier de 9 000 poules en plein air, puis un second bâtiment en cages, récemment converti en système sol avec jardin d’hiver (10 000 poules). « Ce n’était pas suffisant pour en vivre à plein temps », explique-t-il. Le troisième poulailler lui permet aujourd’hui de franchir un cap.

Pensé pour l’ergonomie et la performance

Le nouvel investissement, réalisé avec le soutien d’Eureden, porte le cheptel à 40 000 pondeuses. L’éleveur a fait le choix d’un bâtiment volière, équipé du système « Twins » de Big Dutchman. Il a été retenu pour son ergonomie : circulation fluide des animaux, accès multiposition, perchoirs accessibles, nids optimisés. Le bâtiment comprend aussi un jardin d’hiver, un ramassage des fientes sur tapis et un système de racleurs au sol, dit « réducteur de litière », pour renforcer l’hygiène et limiter les interventions.

43 €/poule, ramené à une base de 24 000 pondeuses

Autre volet de l’investissement : un centre de conditionnement automatisé, calibré pour 36 000 œufs/heure. Il réceptionne les œufs des trois bâtiments avec une palettisation différenciée selon les codes (plein air, sol, volière). « L’automatisation réduit la pénibilité et améliore la régularité », souligne William Thomas.

Le conditionnement revient à 5 €/poule pour 40 000 poules. Le nouveau bâtiment, lui, est estimé à 43 €/poule, ramené à une base de 24 000 poules en raison de la densification des anciens bâtiments. « Un niveau d’investissement cohérent, quand les projets neufs dépassent 50 €/poule », indique David Chiche, directeur production œuf chez Eureden.

Gestion optimisée des effluents

Les fientes acheminées par tapis sont stockées dans une fumière dont la ventilation est optimisée grâce à un bardage claire-voie. Ne disposant pas de plan d’épandage, l’éleveur commercialise ce fertilisant organique, via Doraven, à des voisins ou à des plateformes spécialisées. « Le séchage limite les mouches et facilite la manutention. C’est un produit stable et recherché », note-t-il.

« Aujourd’hui, l’atelier de pondeuses, ce n’est plus un complément : c’est un vrai métier, à temps plein », insiste William Thomas. Un métier exigeant, mais économiquement viable à condition d’en maîtriser tous les paramètres technico-économiques.

Didier Le Du

Besoin de 100 projets

Avec la sortie programmée des cages, les besoins en systèmes alternatifs explosent. Eureden prévoit de remplacer ses 1,9 million de poules en cage par une centaine de projets de 20 000 pondeuses à l’horizon 2030.« Le modèle de William Thomas – montée en charge progressive, bâtiments rationalisés, débouché sécurisé avec contrat de 10 ans – illustre les trajectoires que nous accompagnons via des contrats indexés sur le prix de l’aliment », précise David Chiche.


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