« Nos 3 régions : Bretagne, Pays de la Loire et Centre Val de Loire représentent 80 % de la production de volailles de chair française », lance Christophe Labour, président de la section volaille FRSEA Pays de la Loire lors d’une conférence de presse qui s’est déroulée fin juin à Saint-Cyr-en-Gravelais (53). Les responsables des sections avicoles FRSEA de ces 3 régions ont rappelé les atouts et perspectives de la filière. La volaille est devenue la 1re viande consommée en France avec une progression constante. « L’interprofession et le leader LDC ont pour ambition de faire construire 400 poulaillers dans les 5 ans soit 600 000 m2 afin de répondre à la demande française. L’objectif est de rattraper 20 points d’importation puisqu’actuellement 1 poulet sur 2 et 41 % des viandes de volailles consommées en France sont importées. »
Les banques ne suivent plus
« Les charges sur nos élevages de volailles ne cessent d’augmenter. Nous avons un besoin d’investissement important pour rénover, construire et moderniser nos outils. Les contrats ne sont pas ou pas assez revalorisés quand ils le sont. Comment se projeter et investir si la rémunération n’est pas au rendez-vous ? », interroge David Labbé, président de la section volaille FRSEA Bretagne. Il ajoute que LDC, Galliance et Plukon ont été plusieurs fois alertés sur le manque de rentabilité des ateliers volailles de chair : « Malgré nos alertes, ils sont réticents à lâcher la bride. » Et Isabelle Leballeur, présidente de la section volaille de la Sarthe, de rebondir : « Une revalorisation des contrats est indispensable pour pouvoir lancer des investissements. Les banques sont réticentes à suivre un jeune qui veut se lancer dans la profession et va avoir besoin de 1,5 million d’euros pour construire 2 poulaillers neufs. Par contre, les banques suivent facilement des jeunes avec un projet en pondeuses sur des investissements à plus de 2 millions d’euros. »
Besoin de + 20 €/m2/an
Les responsables syndicaux demandent une évolution de la rémunération des éleveurs qui selon eux doit atteindre 100 €/m2/an. « Aujourd’hui, nous sommes en moyenne à 80 €/m2/an de marge PA. Augmenter la rémunération de l’éleveur de 20 €/m2/an représente + 0,076 €/kg de poids vif payé à l’éleveur. L’impact estimé pour le consommateur est de 0,33 €/kg pour du filet de poulet et de 0,10 €/kg pour du poulet prêt à cuire », chiffre David Labbé.
Nicolas Goualan
Les Belges à plus de 30 €/m2/lot
« Nous avons besoin de remettre à plat notre contrat d’intégration. Il devrait évoluer avec une indexation sur le cours du marché du poulet de Deinze qui est l’équivalent belge de notre Marché du porc français en conservant une sécurité pour que des jeunes puissent s’installer sereinement », juge Isabelle Leballeur. Et Christophe Labour d’informer que des éleveurs du Nord de la France en libre sortent des marges PA de 25 €/m2/lot et les Belges sont au-dessus de 30 €/m2/lot quand, dans l’Ouest de la France, on est à 14 €/m2/lot.