- Illustration Bien maîtriser l’usage des herbicides racinaires
Les herbicides à mode d’action racinaire sont utilisables en prélevée ou en post-levée précoce, sur des adventices très jeunes.

Bien maîtriser l’usage des herbicides racinaires

Le maïs occupe une place essentielle dans les assolements de l’Ouest et son désherbage est une étape clé dans sa réussite. Or les herbicides utilisés peuvent ruisseler vers les cours d’eau.

« Le choix de la stratégie de désherbage doit se gérer en fonction de la flore mais également en fonction du risque de ruissellement de la parcelle. En effet, le ruissellement est une des voies de transfert des produits phytosanitaires vers les eaux de surface et cela peut engendrer des pics de concentration suite aux pluies ruisselantes », alerte Patrice Cotinet, de la Chambre d’agriculture de Bretagne. Pour limiter ce risque de transfert des herbicides, on peut agir sur le choix et la dose de la substance active mais également en adoptant des pratiques culturales limitant le ruissellement.

Limiter le transfert dans l’environnement 

En cas de forte pression de graminées

L’intérêt des herbicides racinaires dans certaines situations à forte pression de graminées et (ou) de véroniques, est reconnu. Outre, l’efficacité de désherbage que peuvent avoir ces produits, la diversification des modes d’action permet de mieux gérer les situations de résistance aux herbicides. Parmi les solutions racinaires, la famille des chloroacétamides (groupe HRAC 15) est représentée notamment par le DMTA-P (produits ISARD, SPECTRUM, DAKOTA-P, WING-P, BELOGA-P). Avec le retrait du S-metolachlore, cette solution est amenée sans doute à se développer.

Pour assurer la durabilité des solutions racinaires, il convient de les utiliser uniquement dans les situations où la flore le justifie (pression forte de graminées) et de mettre en œuvre tous les leviers permettant de limiter leur transfert dans l’environnement.

« Les études réalisées sur les transferts des herbicides mettent en avant l’importance du premier ruissellement dans la contamination des eaux de surface. Plus celui-ci interviendra tôt après l’application plus le risque de contamination sera élevé », rappelle l’ingénieur.

Penser au diagnostic parcelle à risque

Pour limiter le risque de ruissellement, un certain nombre de pratiques culturales peuvent être utilisées sur le maïs : préparation du sol simplifiée, adoption de l’agriculture de conservation des sols ou utilisation des effaceurs de traces de roues (voir encadré).

Les leviers de limitation du ruissellement et de réduction d’usage peuvent être associés afin de maximiser leur efficacité. « Afin de préserver les solutions herbicides, il est nécessaire d’adapter les pratiques en fonction des parcelles (gestion de la flore et gestion des risques). En ce sens un diagnostic parcelle à risques de transfert de produits phytosanitaires (DPR2) peut être judicieux pour combiner ces approches agronomiques avec des aménagements tels que zones tampons, haies ou redécoupage parcellaire », ajoute l’agronome.

L’efficacité de l’effaceur de traces de roues

L’utilisation des effaceurs de traces de roue a été comparée à la référence (pleine dose) sans effaceurs et à deux techniques de réduction d’usage. Sans modifier la dose d’herbicide, l’utilisation d’effaceurs permet une forte réduction des transferts potentiels de DMTA-P.

La réduction des doses par hectare, soit en associant la molécule avec un autre herbicide complémentaire soit en localisant l’herbicide sur le rang permet de réduire significativement les transferts de DMTA-P (fig 1). Cette dernière technique permet également de diminuer l’IFT de 2/3.

Chambre d’agriculture de Bretagne


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Fermer l'écran superposé de recherche

Rechercher un article