19542.hr - Illustration La haie à l’honneur
Encadrés par les conseillers de la Chambre d’agriculture, les collaborateurs du Crédit Mutuel de Bretagne ont planté une haie de séparation entre deux parcelles.

La haie à l’honneur

Trop peu mises en avant auprès du grand public, les bonnes pratiques environnementales des agriculteurs sont pourtant l’occasion de lutter contre les clichés. Gros plan sur une initiative individuelle menée dans le Finistère.

C’est une après-midi de fin d’hiver où règne un temps doux et calme. La bruine est si légère qu’elle paraît flotter dans les airs. « Les conditions sont idéales pour effectuer des plantations », soulignent Ludovic Jézéquel et Jean-Max Le Filleul, les deux conseillers de la Chambre d’agriculture qui encadrent l’opération. Enfilant bottes et gants, une dizaine de volontaires se préparent pour une séance de mise au vert d’un genre particulier. En temps normal, Gaëlle dirige la Caisse du Crédit Mutuel de Bretagne à Carhaix. Fabien, lui, est à la tête du Pôle d’expertise carhaisien, Ariane, Franck et Arnaud sont, eux, responsables de clientèle agricole. Anne-Gaëlle, Sabrina et Sandrine, chargées de la clientèle des professionnels. Et Pierre-Yves, conseiller en gestion de patrimoine… Tous ces spécialistes du monde bancaire ont répondu à l’invitation de François L’Haridon, président de la Caisse CMB de Pleyben et de la section finistérienne de la Caisse de Bretagne de Crédit Mutuel Agricole. Pour une mission exceptionnelle : planter 250 mètres de haie !

Associé depuis 1993 avec Ronan et Sophie Jézéquel au sein du Gaec de Quillévennec Huella, à Lennon, François brosse à grands traits le portrait de l’exploitation devant ses hôtes du jour. « Nous avons 80 vaches, qui produisent 750 000 litres de lait par an, et 250 truies en élevage naisseur-engraisseur. Nous cultivons 160 hectares pour de l’autoconsommation. Tout ce qui est produit sur la ferme sert à l’alimentation des vaches et des cochons ».

En tant qu’agriculteur et citoyen, cet agriculteur quinquagénaire se sent concerné par l’environnement, la biodiversité. « Aujourd’hui, la société nous interpelle sur notre façon de travailler, nous interroge sur nos pratiques. Toutes ces questions, nous nous les sommes posées. Et nous les avons intégrées dans notre démarche globale. Mais les agriculteurs ne communiquent pas assez sur tout ce qu’ils font de bien… » Le Gaec est ainsi équipé, depuis plusieurs années, de panneaux photovoltaïques. Un bilan carbone de l’exploitation a également été réalisé. Et, depuis novembre dernier, un système de récupération des eaux pluviales installé sur la toiture des bâtiments d’élevage permet d’assurer, en toute autonomie, le nettoyage de la salle de traite et de la porcherie. Soit une baisse de 18 % de la consommation d’eau annuelle.

Le bon plant

C’est en cherchant à faire partager une démarche environnementale concrète que François a eu l’idée de convier des représentants du Crédit Mutuel de Bretagne à participer à la création d’une haie de séparation entre deux parcelles.

« Planter une haie, cela peut paraître tout simple, souligne Sophie Jézéquel. Mais pour que cela réussisse, encore faut-il choisir les bonnes essences, savoir où planter et dans quelles conditions ! » Alors, pas question de faire n’importe quoi. Sous la houlette de Ludovic Jézéquel et Jean-Max Le Filleul, les volontaires s’affairent dans la bonne humeur. Il faut « habiller » les racines, préparer les trous, apporter les tuteurs. Les espèces retenues sont variées : chêne, sureau, houx, aulne, châtaignier, aubépine, fusain, néflier… Des arbustes dont le prix oscille entre 1 et 3 euros le plant, un coût pris en charge à 80 % par le Conseil départemental dans le cadre de son programme « Plante ton arbre ! ».

Pour composer la future haie, un arbre est planté tous les mètres. Et tous les 4 plants, c’est une espèce de haut-jet qui est insérée afin que chaque essence puisse pousser dans des conditions optimales. Tous les arbustes sont ensuite protégés de l’appétit des chevreuils par l’installation d’une gaine anti-gibier. « D’ici quatre à cinq ans, la haie sera fonctionnelle, précise Ludovic. Elle va jouer un rôle dans la préservation de la biodiversité des espèces en fournissant un habitat aux insectes, aux oiseaux, aux petits mammifères. Elle va permettre également de lutter contre l’érosion. Elle servira aussi à casser le vent, offrira une zone d’ombrage, jouera le rôle de pare-pluie… » De multiples bénéfices auxquels s’ajoute la richesse d’une expérience vécue en équipe. « Nous avons passé un moment convivial et de cohésion, témoigne Fabien. Cela nous a permis de redécouvrir toute l’importance des haies pour la biodiversité, le climat. Cette action est parfaitement cohérente avec la démarche RSE du Crédit Mutuel de Bretagne ». Une haie d’honneur bien méritée pour une initiative qui ne demande qu’à pousser !

Jean-Yves Nicolas


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