18102.hr - Illustration Les maïs couchés, une galère à récolter
Parcelle de maïs versée chez un client de l’ETA Penn.

Les maïs couchés, une galère à récolter

La tempête Ciaran a couché les maïs qui n’étaient pas récoltés. Sur le Finistère-Nord, il reste chez certains entrepreneurs 30 % des surfaces à récolter. Entre météo compliquée et casse de matériel, ces derniers chantiers sont compliqués.

La tempête Ciaran a laissé des traces sur toute la région que ce soit sur les bâtiments agricoles et d’élevage, en cassant des arbres ou en matraquant les cultures non récoltées. C’est le cas du maïs grain dont la récolte était loin d’être terminée sur certains secteurs. « Ici nous sommes sur une zone tardive par l’effet terrain mais aussi par des choix variétaux de maïs à haut potentiel qui ont du mal à arriver à maturité », témoigne Yohann Penn, gérant d’une entreprise de travaux agricoles à Plougar (29). Au 3 novembre, l’entrepreneur estime qu’il lui reste 30 % du maïs grain à récolter chez ses clients. « Sur une zone allant de Plouvorn à Plounéventer, il reste autour de 1 000 ha à récolter d’après ce que j’entends avec mes collègues entrepreneurs. »

Des maïs Samco de 4 m de haut à plat

La tempête a couché les parcelles de maïs de cette zone du Finistère-Nord. Yohann Penn revient sur les choix variétaux : « Ces maïs à haut potentiel ne sont pas des variétés spécifiques grain, la végétation est donc beaucoup plus développée, ce qui rajoute de la difficulté au moment des battages. Pour les prochaines années, il faut se demander si ces variétés sont vraiment adaptées aux spécificités de notre secteur. Nous avons aussi des maïs sous plastique Samco qui mesuraient plus de 4 m de hauteur qui vont être à récolter. » En bonnes conditions, une moissonneuse va avaler entre 2,5 et 3 ha à l’heure. Sur du maïs couché, il faut plus d’une heure pour battre 1 ha avec un gros risque de casse du matériel.

3 saisons d’usure du matériel en 1 semaine

« Lorsque la météo va nous laisser un peu de répit pour reprendre les chantiers, il va nous rester une grosse semaine de travail avec 3 machines. En temps normal, sur du maïs grain il n’y a que l’épi qui passe dans la moissonneuse. Sur du versé, elle avale les ¾ de la plante avec de la terre. En une semaine, mes machines vont prendre l’équivalent de 3 saisons en usure, sans compter ces situations fatigantes pour les chauffeurs », déplore Yohann Penn. L’entrepreneur souligne aussi les casses répétées des diviseurs sur les cueilleurs. Les 240 mm de pluie tombés depuis le 20 octobre compliquent aussi la récolte de certaines parcelles. Malgré tout cela, les entrepreneurs ont hâte de terminer la saison. Car sur ce secteur porcin, les éleveurs qui gardent leur maïs craignent le développement des mycotoxines qui s’amplifie avec ces maïs couchés. « Sans oublier qu’il faudra également une belle période à suivre pour les semis de céréales », conclut l’entrepreneur. 

Une tarification à l’heure ou à l’hectare

La grosse question est aussi celle de la tarification de la prestation de récolte. « On facture à l’heure ou il faut rester à l’hectare ? Il faut trouver une cohérence entre le temps passé en plus à récolter et notre tarif de base. Il faudrait peut-être même envisager une prise en charge en partie par les assurances », déclare Yohann Penn. Il ajoute que sur ces chantiers les moissonneuses consomment plus de carburant et qu’il y a plus de casse de matériel. « Nous devons régulièrement envoyer un compresseur de chantier pour souffler les machines en cours de récolte. Nous avons 2 heures de nettoyage chaque jour sur chaque machine. »


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