16156.hr - Illustration Le changement climatique déjà intégré
indique Florian Denais.

Le changement climatique déjà intégré

Conscients de l’enjeu, des jeunes agriculteurs s’adaptent pour réduire leur impact sur le changement climatique et y faire face sur leurs exploitations, à l’image de Florian Denais, installé à Guipel (35).

Administrateur JA 35, Florian Denais s’est associé en Gaec avec son frère Frédéric sur l’exploitation familiale en 2017, au départ en retraite de son père. Aujourd’hui, ils élèvent une centaine de vaches montbéliardes sur une SAU de 145 ha. L’exploitation compte en particulier 23 km de haies entretenues pour faire du bois-bûche et 66 ha de prairies. « Nous avons conclu il y a quelques années une MAE bocage pour valoriser nos prairies humides sur 3,5 ha. Pour favoriser la biodiversité, nous ne pouvons pas intervenir (pâturage, foin) dans ces parcelles avant juillet et une gestion adaptée des haies, tenant compte des espèces, est mise en place. Aucun intrant ne doit être apporté sur les terres concernées. »

Par ailleurs, l’autonomie est développée sur l’élevage. La SAU comprend 40 ha de céréales (blé, orge, triticale). « Généralement vendues, elles peuvent être utilisées dans l’alimentation en cas de besoin en début d’été. » Sur les 37 ha de maïs, environ 3 – 4 ha servent à faire du maïs grain transformé en farine. « Cette année, du fait du manque de stocks, j’ai semé 5 ha de maïs plus précocement pour une récolte en août. » Les 2 ha de betterave, culture mise en place depuis 5 ans, renforcent l’autonomie énergétique et la diversification de la ration.

Un mash « maison » pour les jeunes animaux

« Nous avons aussi implanté du pois l’an passé – 6,20 ha – pour produire des protéines. Il a été toasté et broyé pour une meilleure valorisation par les bovins. » Les éleveurs fabriquent un mash donné aux jeunes animaux, contenant de la farine de pois, de la paille de pois, du foin, de la farine de maïs, un peu de soja et de la mélasse. Florian Denais a aussi un projet d’implantation de luzerne.
La diversification végétale s’inscrit également dans les prairies. « Nous dédions des parcelles à la fauche, sur 8 ha de terres difficiles à 7 km du siège. Différentes variétés de fétuque et trèfle blanc y sont semées pour au moins 3 ans à 5 ans. La fétuque résiste bien à la sécheresse et se récolte plus rapidement que le RGA. Nous réalisons 3 à 4 coupes d’enrubannage par an dans ces prairies. » Les pâturages sont en RGA-trèfle et le parcellaire compte quelques prairies naturelles. Entre deux céréales, des couverts de différentes espèces sont implantés (moutarde brune, avoine, radis, phacélie, féverole, sarrasin…) offrant des bénéfices agronomiques variés.

Élever moins de génisses

La réduction de l’impact carbone se joue aussi sur le troupeau. « Nous allons élever moins de génisses, 25 par an, et allons faire vieillir davantage nos vaches. » L’âge au 1er vêlage est maîtrisé à 25-26 mois. « Pour savoir où l’exploitation se situe », les agriculteurs ont réalisé un diagnostic Cap2Er. Suivra peut-être la vente de crédits carbone dans 5 ans.

Produire du lait et de la viande bovine

La Montbéliarde a été choisie pour sa capacité à produire de la viande notamment. « Les vaches sont engraissées en fin de lactation, quand leur production descend sous 20 L/j. Aujourd’hui, nous élevons aussi des bœufs commercialisés à 2,5 ans », note Florian Denais. Depuis un an, une quinzaine d’IA sont faites en Charolais pour améliorer encore les qualités de carcasse. « Globalement, 15 % des IA sont en semence sexée montbéliarde, 45 % en conventionnelle et 40 % en croisement viande (Charolais ou Blanc Bleu pour une meilleure valeur des veaux). »


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