15434.hr - Illustration Une histoire de famille
Lors de son installation, Romain Cainjo a trouvé très rassurant de pouvoir s’appuyer sur l’expérience de ses associés au sein du Gaec.

Une histoire de famille

Pour le jeune agriculteur qui s’installe, la formule du Gaec réunit plusieurs avantages. Tant du point de vue de la qualité de vie que du partage d’expériences. Témoignage d’un associé morbihannais.

À l’entrée du hameau de Lezunehec, sur la commune de Grand-Champ (56), se trouve un ancien four un pain datant du XIXe siècle. Alors, quand il a fallu nommer le Gaec constitué par Jean-François Cainjo et son cousin Patrick Cainjo, le nom s’est imposé naturellement : le Gaec du Vieux Four. Située sur les terres de la ferme du grand-père paternel, cette exploitation familiale lait-porc s’est étoffée, en avril 2020, avec l’arrivée d’un troisième associé en la personne de Romain, le fils de Jean-François.
« Je me suis toujours intéressé à l’agriculture. Et en grandissant, cela n’a fait que se confirmer », se souvient le jeune homme. Après un bac pro Conduite et gestion de l’exploitation agricole puis un BTS Analyse, conduite et stratégie de l’entreprise agricole, il enchaîne avec une licence Métiers du conseil en élevage qu’il effectue en alternance à la Cecab. Son diplôme en poche, Romain exerce plusieurs années en tant que commercial au sein de la coopérative. « J’avais envie de m’ouvrir l’esprit, de voir différents types d’exploitations, d’autres manières de travailler… »

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Le Gaec du Vieux Four est implanté au lieu-dit Lezunehec, là même où se situait autrefois la ferme du grand-père paternel.

Respecter les étapes

Son installation, le jeune Morbihannais l’a préparée soigneusement, sans négliger aucun aspect. « Il ne faut pas hésiter à bien s’entourer et à prendre conseil auprès de juristes. Je me suis rapproché de la Chambre d’agriculture, du centre de gestion, de la laiterie, de mon partenaire bancaire… Cela permet de mûrir son projet. Et de faire les bons choix ».
Lors de son installation, Romain Cainjo a repris 33 % des parts d’associés du Gaec. Et des investissements ont été réalisés pour accompagner la croissance du cheptel qui va passer progressivement de 70 à 105 vaches laitières. Un second robot de traite et un silo à maïs ont ainsi été ajoutés, tandis que la stabulation a gagné 25 mètres de long. « Nous sommes également passés d’un système fumier à un système lisier pour gagner du temps », souligne le jeune trentenaire. Des évolutions décidées conjointement. « Quand on veut changer quelque chose, on en discute tous les trois. Il y a une bonne entente entre les associés. Mon père et son cousin ont leurs habitudes de travail mais ils sont ouverts. Si j’arrive à leur prouver par A + B qu’on peut faire mieux, alors c’est gagné ! »

Semer avant de récolter

Lors de ses premiers pas, il a particulièrement apprécié de pouvoir compter sur l’expérience de ses partenaires. « J’ai tendance à prendre certaines choses trop à cœur, comme quand je perds une bête. D’avoir à mes côtés des agriculteurs qui ont de la bouteille, cela m’aide à relativiser les aléas du métier. Je trouve très rassurant de débuter en étant ainsi entouré ». Au sein du Gaec, chacun des associés a son domaine de prédilection. L’atelier lait pour Romain, les cochons et l’alimentation pour son père, les cultures et les factures pour Patrick. « Mais tout le monde peut tout faire, il faut de la polyvalence ». Notamment pour assurer les astreintes, un week-end sur trois. Un rythme qui convient bien à ce jeune père dont la compagne travaille à l’extérieur. « J’habite à proximité de l’exploitation, c’est pratique pour la surveillance des bêtes, la gestion des vêlages et des alarmes. Et, parallèlement, j’arrive à me dégager du temps pour la vie de famille. J’ai une bonne qualité de vie et n’ai pas de regret par rapport au statut de salarié que j’ai pu connaître avant ».
Savoir couper est sans doute encore plus important lorsque le travail s’exerce en famille. Pour s’aérer l’esprit, Romain Cainjo, lui, s’investit auprès de la section football des Semeurs de Grand-Champ. Un club dont la devise n’est autre que Seminat venturus metet, soit « Récolter dans l’avenir ce que l’on sème aujourd’hui ». Comme une métaphore de son métier d’agriculteur !

Jean-Yves Nicolas

Une fierté

Pour le Crédit Mutuel de Bretagne, qui est très attentif au renouvellement des générations en agriculture, c’est une vraie fierté d’accompagner ainsi l’histoire familiale du Gaec du Vieux Four. Avec l’installation de Romain Cainjo, ce Gaec poursuit sa dynamique de développement. Sa force est de réunir des associés aux profils et aux expériences complémentaires.Amélie Le Dorner, Chargée de clientèle agricole, CMB, Pôle d’expertise de Locminé


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