Éleveur laitier, Pascal Le Guern a fait le choix d’orienter son système vers un système herbager autonome. Il est signataire d’une MAEC depuis 2022, limitant la part de maïs à 18 % de la SFP.
Installé depuis 2016, à Saint-Laurent (22), Pascal Le Guern a été associé avec sa mère pendant 2 ans. L’activité s’est poursuivie avec l’aide d’un apprenti. En janvier 2021, ce dernier est embauché comme salarié à temps plein sur la ferme. Le système fourrager à la reprise reposait majoritairement sur l’herbe, avec une part importante d’affouragement en vert. « Les vaches laitières mais aussi une partie des génisses et des vaches taries pâturaient sur l’accessible. J’ai choisi de réserver cette surface aux vaches laitières et d’emmener les autres animaux pâturer sur le second site ». Avec 20 ha accessibles en herbe jusqu’à présent et 75 vaches laitières, la surface pâturée est de 25 ares/VL. « Ces dernières années, le silo de maïs a été fermé du 20 avril au 1er septembre sauf en 2022 où il a été réouvert prématurément avec la sécheresse. De mai à juin, c’est 100 % pâturage, sinon l’affouragement en vert permet d’ajuster à l’auge », indique l’éleveur trégorois.
Grâce à l’acquisition de 9 ha et des échanges parcellaires, la surface accessible en herbe va passer, en juin 2023, à 27 ha. « Cette surface supplémentaire allongera mon temps de retour sur les parcelles et la période en 100 % pâturage », explique-t-il. Pour l’instant, avec 11 paddocks prévus pour 3 jours, le temps de retour est de 33 jours, quelle que soit la période. Aujourd’hui, après 1 mois passé dehors à déprimer les prairies, les vaches sont rentrées en bâtiment depuis le 10 mars, « l’herbe a très peu poussé avec le froid ! ». Elles mangent actuellement 10 kg MS d’herbe affouragée, 5 kg MS de maïs ensilage, 2 kg MS de foin et 1,5 kg de colza sans OGM. La production par vache se maintient à 20 L/j et les taux sont de 45 et 33,5 g/L. À terme, l’éleveur souhaiterait se passer de l’affouragement en vert en travaillant avec de l’ensilage d’herbe et de l’enrubanné.
Depuis son installation, il travaille pour grouper les vêlages sur 2 périodes, printemps et automne, et garder deux temps sans vêlage en été et autour de Noël. « Le temps de travail est optimisé et cela me permet d’avoir moins de vaches à des périodes où la pousse de l’herbe est plus faible ». Les vaches sont inséminées avec des taureaux laitiers pour les périodes souhaitées et un taureau Angus est mis en rattrapage.
Pascal Le Guern met un point d’honneur à accueillir des stagiaires régulièrement sur sa ferme : « Transmettre mon métier me paraît essentiel pour former les agriculteurs et salariés de demain ». En travaillant sur sa ferme, les étudiants découvrent une ferme conventionnelle, économe, basée sur l’herbe et le pâturage.
Cédapa : 02 96 74 75 50
Zone intermédiaire
La moitié de l’accessible a été déprimé depuis la sortie au 13 février. Le premier tour devrait être fini mi-avril. Je cherche à bien faire raser l’herbe (3-4 cm) pour éviter les refus et apporter de la lumière au trèfle. Depuis mi-mars les vaches couchent dehors. Elles sont aujourd’hui à 60 % de pâturage, 40 % d’enrubannage. Début avril, elles passeront à 100 % de pâturage. Grâce à un bel automne 2022 et à un hiver propice au pâturage, il devrait me rester du stock (~55 bottes). Les nourrices ont été séparées des veaux et ont rejoint le reste du troupeau. Cela s’est bien passé : les veaux avaient déjà commencé à se sevrer en imitant les nourrices.
Adage : 02 99 77 09 56
Guillaume Houitte, Langouët (35)Zone humide
Avec 120 mm de pluie en mars, la surface pâturée n’augmente pas encore. On ralentit le tour des VL avec 0,3 ha/j pour 40 VL l’après-midi. Elles vont finir l’ensilage d’herbe (10 kg +1 kg méteil + foin) avant la pleine pousse de l’herbe. On passera alors en pâturage plat unique. De l’enrubannage plus riche est réservé aux mères nourrices en bale grazing qui ont de plus gros besoins que les VL en monotraite. Les brebis, à l’herbe avec un complément de méteil et foin, agnellent en plein air sur des prairies portantes et garnies. Les agnelles et agneaux de report 2022, en plein air intégral, valorisent des surfaces moins portantes.
Civam AD 56 : 06 62 30 56 57
Beatrijs De Wilt, Nivillac (56)Zone humide
Depuis le début des pluies, nous avons cumulé 220 mm. Certains jours, c’est limite pour sortir les vaches. En règle générale, elles sortent 3-4 heures par jour, soit le temps de consommer 3-4 kg MS d’herbe. La conduite se fait avec fil avant. Sinon, la ration se compose de 10-12 kg MS de maïs, 4 kg d’enrubannage, 2 kg de correcteur et 1 kg de concentré énergétique. La production est de 24 kg à 48,6 de TB et 33,02 de TP. Au 28 mars, je n’ai pas fini le premier tour. J’estime à 18 jours d’avance d’herbe à ce rythme de pâturage et à 13 jours si les vaches sortaient la nuit. Sachant qu’avec un peu de chaleur la pousse doit s’accélérer dans les prochaines semaines.
Civam 29 : 02 98 81 43 94
Lionel Madec, Le Cloître-Saint-Thégonnec (29)
