Valoriser les gaz émis par le digestat

En couvrant la fosse de stockage du digestat en sortie de l’unité de méthanisation, la couverture flottante Nénufar récupère jusqu’à 300 m3 de biogaz par jour en été. Depuis 2018, une station de méthanisation ingère les effluents (fumiers et lisiers) de l’élevage de 300 vaches. « 4 000 tonnes de fumier et 3 000 tonnes de lisier sont apportées, dans l’année, au digesteur. 1 500 tonnes de Cive produites sur l’exploitation et quelques déchets de légumes de fermes voisines complètent les apports », précise Yannick Laurent, l’un des trois associés du Gaec de L’Avel. Ces matières premières sont réceptionnées dans une fosse découverte, brassées puis envoyées dans un prédigesteur. De là, elles sont acheminées dans le digesteur où est produit le biogaz, puis dans un post-digesteur. Le digestat, sous-produit de l’opération, subit une séparation de phase (vis). La partie solide, stockée sous hangar, est épandue sur les terres de l’exploitation. La partie liquide est récupérée dans une fosse de 22 mètres de diamètre et de 4,5 mètres de profondeur. « Quitte à couvrir la fosse du digestat, nous nous sommes intéressés au système de couverture Nénufar », avec l’objectif de récupérer encore un peu de biogaz et de le réinjecter dans le ciel gazeux du digesteur. 90 000 €, dont 37 000 € de brasseurs « Le prix du Nénufar est deux fois plus élevé qu’une couverture classique ; 90 000 €, dont 37 000 € de brasseurs. En produisant 1% de gaz en plus, nous rentabilisions la différence de prix. Depuis son installation en 2021, nous produisons 5 % de plus ». Jusqu’à 300 m3 par jour, en été, près de deux fois moins en hiver. « Nous faisons un peu moins de séparation de phase en été. L’ensemble du digestat va directement dans la fosse, ce qui explique la différence ». Deux brasseurs de forte puissance sont installés en poste fixe sur le bord de la fosse pour éviter la formation de croûtes préjudiciables à la production de gaz. Ils sont équipés de ridelles de protection pour éviter un éventuel contact avec la membrane lorsque le niveau du digestat baisse dans la fosse. Un revenu de la méthanisation régulier La production et la composition du biogaz récupéré par le Nénufar sont régulièrement contrôlés. « Le suivi n’est pas chronophage. Il faut jeter un coup d’œil sur l’armoire et les organes de sécurité, vérifier l’état du lisier (pas de croûtes), l’évacuation de l’eau de pluie ». L’ensemble de la méthanisation représente un travail pour un UTH, à plein temps. « C’est un métier d’élevage de bactéries qui demande aussi un peu d’astreinte ». Le biogaz produit sous Nénufar est sensiblement de même composition que celui produit par le digesteur de la méthanisation : près de 60 % de méthane et plus de 30 % de CO2. « La station, en 2018, nous avait coûté 2,3 millions d’euros. Notre contrat, sur 15 ans, nous permet d’avoir de la lisibilité. Le revenu dégagé est régulier, contrairement à nos productions animales. Nous n’avons aucun regret. Même si tous les agriculteurs ne s’équiperont pas d’une station de méthanisation, tous doivent se poser la question de sa faisabilité sur leur exploitation ». Plus rentable que la vente directe, un temps réalisée sur l’exploitation. « Nous restons, avant tout, des producteurs ».

Valoriser les gaz émis par le digestat

Gaec de l’Avel, à Milizac (29)

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