Un élevage centré sur l’autonomie et la génétique

Nicolas Floc, à Guipel (35) Depuis son installation en 2015, Nicolas Floc travaille son système pour le rendre le plus autonome possible, tout en maximisant la marge. Le pâturage est au centre de l’alimentation du troupeau de Pie Rouge dont la génétique est sélectionnée pour valoriser au mieux le lait et la viande. Nicolas Floc s’est installé en 2015 sur l’exploitation familiale à Guipel (35). Le passage de 2 à 1 UTH a alors engendré des réflexions et des changements. « Je délègue ¾ des travaux des champs à une ETA », raconte l’éleveur. « Je travaille également mon système pour le rendre le plus autonome possible ». Le cheptel compte aujourd’hui 49 Pie Rouge. Cette race, présente sur la ferme depuis les années 80, était à l’époque valorisée pour sa viande et son lait. « En 2000, il y avait 50 % de Pie Rouge et 50 % de Prim’Holstein dans le troupeau de mes parents », se souvient l’agriculteur. « Au moment de mon installation, il ne restait plus que deux noires ». Le Bretillien a fait le choix de garder la Pie Rouge pour sa rusticité, sa bonne production et ses bons taux. « Et aussi parce qu’il ne faut pas faire comme tout le monde », sourit-il. À terme, Nicolas Floc souhaite descendre le nombre de têtes à 40 ou 45. Moins de maïs, plus d’herbe Sur les 60 ha de SAU, 40 sont réservés à l’herbe, 10,5 aux céréales et 9,5 au maïs. Le pâturage est au centre du système. Les vaches sortent en effet de fin février à fin novembre sur les 14 paddocks qui leur sont alloués, et sont complémentées en énergie avec du maïs. En hiver, la ration est composée d’enrubannage, de foin et de maïs. Afin d’améliorer son autonomie alimentaire, Nicolas Floc travaille sur plusieurs leviers. « J’ai implanté certaines prairies avec des espèces plus résistantes à la sécheresse comme du plantain, de la chicorée et du festulolium. J’ai aussi prévu de semer du sainfoin à l’automne ». Cette année, un méteil de pois-triticale est également testé sur 2 ha dans le but d’être utilisé comme concentré. Enfin, au fil des années, la part de maïs a diminué dans l’assolement. L’exploitation est d’ailleurs engagée en MAEC SPE depuis 2021. « Le maïs est trop souvent dévasté par les corneilles ou les sangliers », explique l’éleveur. « De plus, je trouve que c’est une culture monotone. Je prends beaucoup plus de plaisir à piloter l’herbe ». « La génétique n’est pas monotone » Lors de la dernière campagne laitière, les vaches ont produit en moyenne 7 550 litres de lait avec un TB à 43,6 et un TP à 33,7. « Mon objectif est de faire moins de lait, pour pouvoir me dégager du temps, mais de mieux le valoriser », confie Nicolas Floc. C’est là qu’intervient la génétique. Depuis 2015, toutes les femelles sont génotypées. Les meilleures (Isu minimum de 150) sont conservées et inséminées avec des semences sexées ou sont destinées au schéma de sélection. Le Bretillien recherche surtout un bon TB. « Je souhaite aussi récupérer la morphologie de la Pie Rouge d’antan afin de mieux valoriser les vaches de réforme et les veaux ». Le gène sans cornes est également sélectionné et est présent sur la moitié des génisses élevées en 2022. L’objectif de l’éleveur est d’atteindre les 100 % pour des raisons de bien-être animal et de temps de travail. Enfin, en 2020, une transplantation embryonnaire a été réalisée sur une vache à 201 d’Isu, qui a donné 20 embryons en deux collectes. « Ces embryons ont été posés sur des femelles à faible Isu », explique l’agriculteur. « La génétique, c’est comme l’herbe, ce n’est jamais monotone ! » Lorraine, la mascotte de l’élevage Nicolas Floc participe à son premier comice en 2018, sur la commune de Vignoc. Il présente alors Lorraine, vache en 1re lactation à 131 d’Isu. « C’est un voisin qui était venu me chercher pour présenter la race Pie Rouge », se rappelle-t-il. En 2019, Lorraine est sacrée Grande Championne à la Foire de Rennes et foule également le ring du Space de la même année. Aujourd’hui en 5e lactation, la mascotte de l’exploitation est préinscrite pour le Space 2022. « C’est une vache rustique et costaude, et mes enfants l’aiment bien ! »

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