Pie Rouge : Un troupeau sélectionné au gène près

Passionnés de génétique, Ludovic et Rémi Briant développent année après année la race Pie Rouge au sein de leur troupeau grâce à une sélection et un suivi très rigoureux. C’est à Brélès, aux confins du Finistère et du pays d’Iroise, qu’est situé le Gaec des Rubis. Cette exploitation familiale est composée de 4 associés : Rémi et Nadine Briant et leurs enfants Ludovic et Emmanuelle. Chacun y a sa spécialité. Les deux femmes gèrent l’élevage porcin tandis que les hommes s’occupent des Pie Rouge et des cultures. Un salarié à mi-temps travaille également sur l’exploitation. « J’ai toujours connu l’élevage avec de la Pie Rouge. Elles ont été introduites par mon grand-père », confie Ludovic Briant. Cette race trouve tout son intérêt dans ce secteur laitier grâce à ses bons taux et sa rusticité. « Elles ont aussi leur caractère, mais ce n’est pas forcément une mauvaise chose », plaisante l’éleveur. Des coûts alimentaires bien maîtrisés En 2017, Ludovic Briant commence à travailler sur l’optimisation du coût alimentaire. Il est aujourd’hui de 75 €/1 000 L. À la belle saison, les vaches ont accès aux pâtures situées autour de la stabulation. L’hiver, ce sont les dérobées (RGI, colza…) qui prennent le relais. Toute l’année, une ration de maïs est distribuée, variable en fonction de la saison. « Nous affourageons en vert également tous les jours, et les compléments sont dosés au robot », précise le Finistérien. Un travail sur la génétique qui ne laisse rien au hasard « Le premier point en génétique, c’est d’éliminer les tares », confie l’éleveur. Chaque animal est donc génotypé à la naissance par un technicien de chez Innoval, grâce à un prélèvement de cartilage. Les résultats permettent de décider quelles génisses garder dans le troupeau. Tous les bovins qui ne présentent pas d’intérêt génétique sont revendus en local ou à l’export selon les opportunités. « Nous essayons de trouver un compromis entre les critères de production, de santé et de morphologie », ajoute Ludovic Briant. Une fois sevrées, les génisses sont élevées sur un autre site. Les meilleures sont destinées au schéma de sélection tandis que les autres sont inséminées en semences sexées ou deviennent porteuses d’embryons. L’objectif du premier vêlage est 24 mois, même si les collectes d’embryons le décalent plutôt à 25 mois. Concernant les mâles, les éleveurs en gardent quelques-uns comme reproducteurs et vendent le reste. Au bout de 3 ans, Ludovic Briant estime que son élevage est en rythme de croisière et que « chaque chose est à sa place ». Grâce à la sélection génétique, le Gaec a pu améliorer la vitesse de traite, les taux ou encore supprimer les problèmes de membres. Au fur et à mesure de la sélection, l’éleveur a d’ailleurs observé une baisse des frais vétérinaires. « Une bonne vache, c’est une vache sur laquelle on n’a pas besoin d’intervenir ». Son nouvel objectif est de développer le gène « sans cornes » au sein du troupeau, qui représente actuellement 25 % des bêtes. Un bâtiment adapté au bien-être animal et humain Le bâtiment, très ouvert, est destiné aux vaches laitières et vaches taries. Le système matelas et paille broyée combiné au nettoyage par l’aspirateur Lely Discovery permet d’avoir des logettes toujours propres et de limiter les problèmes de pattes. « Grâce à cette organisation, le nettoyage des logettes me prend 10 minutes par jour », explique Ludovic Briant. Devant les cornadis, le robot repousse-fourrage Juno est également en action. « Grâce à lui, nous avons pu déléguer cette tâche chronophage. De plus, cela limite les passages de tracteur dans l’étable. Les vaches n’en sont que plus calmes ». Le troisième et dernier robot à l’œuvre dans le bâtiment est le robot de traite, par lequel les animaux passent systématiquement lorsqu’ils accèdent aux pâtures. Un élevage bien connu des concours Le Gaec des Rubis a l’habitude des concours. « Depuis les années 2000, nous n’avons manqué aucun Space ou Salon de l’agriculture », raconte Ludovic Briant. De nombreuses vaches de l’élevage se sont d’ailleurs distinguées sur le ring. Cette année, pour le Space, deux vaches sont présélectionnées pour représenter le Gaec. Natalia P, en deuxième lactation et issue d’embryon, et Odeline, en première lactation. « Le Space est un concours très professionnel. De plus, les élevages de Pie Rouge étant pour la plupart situés en Bretagne, cela correspond quasiment à une compétition nationale pour nous ».

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Gaec des Rubis, Brélès (29)

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