11048.hr - Illustration Les plants et semences naissent en Bretagne
Sur les 70 000 hybrides observés chaque année, 3 ou 4 variétés seulement sortiront du lot au bout de 10 ans.

Les plants et semences naissent en Bretagne

La Bretagne produit diverses semences de céréales, de protéagineux ou d’espèces fourragères. La production de plants de pomme de terre est la culture majeure, avec 55 % des surfaces.

La France est le 1er pays producteur de plants et de semences en Europe, « c’est aussi le 1er exportateur mondial », souligne Vincent Poupard, délégué régional Ouest pour le Semae, interprofession des semences et plants. L’Hexagone compte 17 900 agriculteurs multiplicateurs, le marché intérieur est « à maturité ; c’est l’export qui tire ». À la manière des secteurs de hautes technologies, le milieu des plants et semences investit « 12 % de son chiffre d’affaires chaque année dans la recherche ». Ce secteur qui génère en totalité 3,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires est représenté entre autres par la production de semences de maïs et d’espèces potagères, de céréales ou de plants de pomme de terre.
Parmi les 69 entreprises françaises de sélection, 8 stations se situent en Bretagne. C’est le cas du site de création de variétés de pomme de terre Germicopa, à Châteauneuf-du-Faou (29).
Sur les 70 000 hybrides développés tous les ans sur ce site finistérien, seulement 3 ou 4 seront retenus pour une inscription au catalogue officiel, au bout de 10 ans. « Notre objectif est de garder les meilleurs individus, tolérants aux maladies ou aux nématodes », rappelle Baptiste Brunello, directeur général de Germicopa. À cela s’ajoute « un changement du cortège parasitaire » auquel il faut s’adapter.

Un projet collaboratif est en cours sur la Bretagne, en recherchant « la partie du génome de la pomme de terre qui montre un potentiel de bon comportement face au stress hydrique », note Gisèle Joly-Lairy, responsable de la station. Ce projet Tuberbioscan mené par Germicopa et d’autres acteurs de la filière ouvre des perspectives en utilisant des marqueurs génétiques pour mieux connaître le fonctionnement des plantes et déceler les facultés de résistance. Mais en pomme de terre, « tout n’est pas blanc ou noir… En grande majorité, les résistances sont partielles. En mildiou, les souches sont différentes, la plante a des mécanismes de défense variés. Il nous faut repérer les gènes mineurs, efficaces quand la maladie contourne le gène de résistance fort ».
Concernant la lutte contre les taupins, la recherche de variétés moins attirantes est difficile à mener, car « les tests en laboratoire ne reflètent pas les conditions au champ », conclut Gisèle Lairy-Joly. Le positionnement des tubercules dans le sol est observé sur les variétés, une tubérisation en surface pourrait être un des leviers de détournement du ravageur.

Des critères parfois antagonistes

« Entre les agriculteurs, les industriels et les consommateurs, les exigences peuvent être différentes, voire antagonistes ». Ainsi, une variété productive et saine pourra ne pas passer les tests culinaires, réalisés au bout de la 3e année de l’évaluation. Une teneur trop forte en sucre éliminera la pomme de terre, car sa coloration brune lors de la friture déplaira au consommateur.


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