b9288.hr - Illustration Moins de produits phytosanitaires avec une eau pure
Le dispositif de traitement de l’eau est positionné dans le local phytosanitaire.

Moins de produits phytosanitaires avec une eau pure

En travaillant sur la qualité de l’eau, le Gaec des Broussettes à Trédias (22) a diminué de moitié les doses d’herbicides.

« L’important, c’est la qualité de l’eau, le support pour la bouillie », insistait Laurent Chalon, fondateur de la société Auditeau et du concept ‘Swap’ (System water adaptive products) qu’il présentait mercredi 23 juin lors des journées Innov’action au Gaec des Broussettes, à Trédias (22), exploitation support pour ses expérimentations. Depuis deux ans, il travaille sur un système de désinfection biologique de l’eau pour les traitements des cultures. « L’eau utilisée doit avant tout répondre à des critères de solubilité, pour optimiser la capacité des solutions à s’y dissoudre, pour un mélange homogène », poursuit-il, mentionnant au passage que 70 % des solutions sont peu solubles.

Une succession de traitements biologiques

La procédure s’appuie sur différentes étapes. « Nous travaillons dans un premier temps sur la pureté de l’eau avec une filtration osmotique », décrit-il. Cette eau pure est stockée sur cette exploitation dans une cellule de 10 m3, correspondant à une journée de travail pour 450 ha à traiter pour deux exploitations voisines. Cette eau du forage, est aux environs de 13 °C. Elle est préchauffée autour de 25 à 27 °C, « pour retirer la quintessence
du produit », ou pour optimiser l’utilisation des solutions dans un univers plus adapté. Ce chauffage est assuré par une pompe à chaleur par aérothermie, pour des économies d’énergie. Vient ensuite, à l’aide de pompes doseuses, une étape de stabilisation de l’eau par une régulation du pH, adaptable selon le produit utilisé, pour limiter le phénomène d’hydrolyse. Dernière phase, l’eau subit un dernier traitement biologique pour améliorer le pouvoir pénétrant et mouillant de la bouillie.

Tout automatisé

Le système est conçu pour tous types de production (en conventionnel, avec du biocontrôle…) et est entièrement automatisé. Il peut se régler à distance. L’investissement démarre à partir de 5 000 € pour une version simplifiée et peut varier de 25 à 40 000 € pour « une version complète et optimale » selon les différents équipements recyclables présents sur le site et la taille de l’exploitation. L’investissement réalisé par le Gaec Les Broussettes a été fait avec une autre exploitation voisine, le Gaec Les Champs Ronds sur Trédias.

L’eau du forage subit une déferrisation et une démanganisation biologique, avant d’entrer dans le circuit de l’élevage ou du local phytosanitaire. Après audit, l’eau de notre forage était de très bonne qualité pour les traitements sur nos cultures. Avec notre technicien, nous avions déjà réussi à baisser de 20 % les doses par rapport aux préconisations Acta. Mais avec ce dispositif de traitement de l’eau, les doses ont été réduites de moitié pour les désherbants, et divisées par trois pour les fongicides.Florence Delalande, Agricultrice, Trédias (22)


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