Les grandes cultures biologiques devront se passer des effluents en provenance d’élevages qualifiés d’industriels par le comité national de l’AB en octobre 2020. Selon une étude, cette restriction impactera la marge nette à moyen terme. Depuis le 1er janvier dernier, les effluents issus d’élevages équipés en cage, en caillebotis ou en grilles intégrales sont exclus de la fertilisation des terres agricoles en bio. Car ces effluents ont pour origine des élevages «industriels ». Derrière cette notion, des seuils supérieurs à « 85 000 poulets de chair, 60 000 poules pondeuses, 3 000 porcs charcutiers ou 900 truies pour être considéré comme élevage industriel », énumère Sandrine Thomas, experte en intrants pour l’agriculture biologique à l’Inao. La réglementation autorise un délai d’utilisation pour les agriculteurs bio fixé au 1er janvier 2023. Ce sujet sur les effluents a fait l’objet d’une conférence, organisée par Terres Inovia. Quantifier les impacts Une étude menée pour réfléchir aux impacts du retrait de ces matières fertilisantes met en comparaison 3 stratégies à adopter. « Un scénario envisage l’impasse, en supprimant les apports d’effluent. Le second scénario substitue ces effluents par d’autres produits, souvent 30 % plus chers car moins disponibles. Enfin, la re-conception du système de culture est une troisième piste », liste Amélie Carrière, de chez Arvalis. Sur une ferme bretonne de 90 ha, ayant une rotation composée de ray-grass hybride, de maïs grain, de blé tendre, de féverole de printemps, de sarrasin et d’un mélange triticale pois, 2 scénarios ont été envisagés. Le changement de système de culture n’est pas justifié : la rotation est suffisamment longue, composée de légumineuses et alternant cultures d’hiver et de printemps. En revanche, l’impasse de l’épandage de fientes de poule conduit à des baisses de rendement, de l’ordre de 6 q en blé et de 3 q en orge. Une baisse de la fertilité à moyen terme L’autre scénario avec…

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