5457.hr - Illustration Le sorgho multicoupe,  une opportunité fourragère face au sec
Le sorgho multicoupe permet entre 2 et 4 récoltes. © Semences de Provence

Le sorgho multicoupe, une opportunité fourragère face au sec

Résistant au stress hydrique, peu exigeant en intrants, facile à conduire, le sorgho multicoupe peut être intéressant dans certaines zones plus sèches de Bretagne, à condition que l’implantation soit réussie.

Face au manque récurrent de fourrage, le sorgho peut être une partie de la réponse. « A 40°C, le sorgho continue à pousser alors que le maïs cesse de croître dès 30°C », avance Didier Deleau, ingénieur fourrage Arvalis dans la Meuse. Ses gros avantages ? Le sorgho est résistant au stress hydrique et il produit une biomasse importante sur un temps assez court. Les sorghos multicoupes permettent une 1re exploitation 45 à 60 j après le semis. « On peut espérer une première coupe de 3 à 5 t MS/ha en fonction des conditions climatiques. » Ensuite, les fortes capacités de tallage et de repousse permettent, selon la pluviométrie et la date de semis, 2 à 4 récoltes jusque début octobre, avec un potentiel de rendement total compris entre 8 et 13 t MS/ha.

Une pousse dès 12°C

Dès que les températures moyennes dépassent les 12°C, le semis est possible. Si le précédent est un méteil récolté en immature, le sorgho sera semé tôt. Prudence toutefois, « il ne supportera pas des gelées tardives ». Didier Deleau conseille de semer trois semaines à un mois après les maïs pour éviter le risque de gel des jeunes plants. A l’inverse, s’il est implanté en dérobée derrière une culture, le semis pourra être décalé jusque début juillet.
Côté variété, l’hybride sorghum bicolor x Sudan grass est très vigoureux. Il offre un potentiel de rendement élevé et une bonne valeur alimentaire. La dose de semis est comprise entre 20 et 25 kg/ha. La variété Sudan Grass ou herbe du Soudan semée plus dense (25 à 30 kg/ha), se démarque par des feuilles et des tiges fines. Elle est plus précoce que l’hybride et « occupe rapidement le terrain. »

L’implantation reste l’étape clé

Les petites graines avec peu de réserves exigent une préparation de terre fine, sans motte, pour un bon contact sol-graine, et une profondeur de semis limitée à 3 cm. Le semoir à céréales convient parfaitement, avec un écartement de 11-12 cm. Après le semis, « il est indispensable de rouler pour vraiment favoriser le contact ».

Apporter de l’azote

Les besoins en fumure de fond sont faibles. Si les reliquats sont suffisants, l’impasse est possible sur le phosphore et la potasse. Dans le cas contraire, un apport minéral ou organique de 60 à 80 u P et K suffit. Apporter au semis 30 à 40 u N/ha favorise le démarrage de la culture, puis la même dose après chaque coupe « si une pluie est annoncée pour valoriser les apports ».

Fort pouvoir couvrant

Le fort pouvoir couvrant du sorgho fait « qu’en général on a peu de souci avec les mauvaises herbes à condition qu’il soit bien implanté et bien développé ». En cas de salissement au démarrage, quelques désherbants sont disponibles mais « attention le multicoupe est plus sensible aux herbicides que le monocoupe ». Aucune lutte contre les maladies n’est à conduire et les besoins en eau sont relativement faibles. La plante tolère bien le stress hydrique. Son système racinaire dense lui permet de puiser l’eau en profondeur « jusqu’à 1,50-1,70 m sans souci ».

Sabine Huet


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