- Illustration Des conditions favorables pour les désherbages précoces du maïs
Les herbicides à mode d’action racinaire sont utilisables en prélevée ou en post-levée précoce, sur des adventices très jeunes.

Des conditions favorables pour les désherbages précoces du maïs

À la faveur de conditions exceptionnelles, les premiers semis de maïs ont débuté un peu plus tôt dans la région, depuis la mi-avril.

Après un épisode de près de cinq semaines sans pluie, les conditions actuelles, températures douces et sols humides, sont propices à une levée assez rapide. Les désherbages de prélevée devraient aussi bénéficier de conditions favorables à une bonne efficacité.

Les chloro-acétamides, un levier essentiel pour prévenir les résistances

Dans un objectif de gestion durable du désherbage, la diversification et l’alternance des modes d’actions herbicides est un levier essentiel pour prévenir, ou au moins retarder, la résistance de certaines adventices, notamment les graminées (ray-grass, vulpin, brome). Pour une parcelle donnée, cette règle de diversification et d’alternance est valable aussi bien pour le programme de désherbage mis en œuvre sur une culture, qu’à l’échelle de la rotation des cultures.
Sur maïs, des possibilités existent en combinant les produits à action racinaire et les produits foliaires issus de différentes familles chimiques. Les matières actives de la famille des chloro-acétamides (S-métolachlore, diméthénamid) ont un mode d’action différent de la plupart des autres herbicides et présentent un intérêt dans la prévention des résistances. Ces produits sont utilisables en prélevée ou en post-levée précoce, jusqu’à 2-3 feuilles des adventices.
Au niveau du spectre d’efficacité, les herbicides de la famille des chloro-acétamides sont particulièrement adaptés dans les situations avec une flore comprenant des graminées estivales ou des véroniques.

En prélevée ou en post-précoce, il faut un sol suffisamment humide

Ces matières actives sont absorbées par les racines des adventices. Au préalable, l’herbicide appliqué doit donc être mis en solution et cela nécessite un minimum d’humidité dans le sol. Les résultats d’essais montrent qu’un cumul de 10 mm de pluie dans les 8-10 jours suivant l’application est nécessaire pour obtenir une efficacité satisfaisante. L’efficacité est aussi liée à une répartition correcte de l’herbicide à la surface du sol. Pour cela l’itinéraire de préparation doit permettre d’obtenir un lit de semences bien rappuyé, sans éléments trop grossiers (mottes, débris de culture du précédent).

En situation trop sèche, le traitement de prélevée peut être reporté en post-levée précoce. Ce positionnement est intéressant d’un point de vue technique, notamment pour les semis précoces pour gagner en persistance d’action, par rapport à une application en prélevée. Mais il est aussi plus délicat au niveau de la mise en œuvre. En effet, ces programmes associent des herbicides à mode d’action différents, qui vont être absorbés par les racines ou par les feuilles. Ils nécessitent donc à la fois un sol suffisamment humide et de bonnes conditions d’application (hygrométrie > 70 %, température comprise entre 10 et 20 °C). La plage d’intervention est relativement étroite, car le traitement doit impérativement être réalisé avant le stade 2-3 feuilles des adventices.

Michel Moquet/Arvalis-Institut du végétal


Un commentaire

  1. carduner

    Il est dommage que dans un objectif de “gestion durable du désherbage”, les stratégies intégrant du désherbage avec des outils mécaniques ne soient pas citées, ni même évoquées. En particulier quand on connait les matières actives (S-métolachlore, mésotrione, terbuthylazine) qui sont retrouvées principalement dans nos rivières, certaines alimentant nos productions en eau potable.

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