Les couverts, maillons essentiels dans la rotation au Gaec du Net

Le Gaec du Net, à Évellys, produit du lait, des céréales, des pommes de terre et des légumes. Les couverts sont implantés en inter-cultures pour améliorer la structure du sol et maîtriser les adventices. « Il y a quelques années, la structure du sol se dégradait dans un système intensif de légumes irrigués et de céréales. Depuis, la situation s'est améliorée grâce aux couverts agronomiques ». Éric Jégorel gère, avec deux associés, un troupeau de 65 vaches et 113 hectares de SAU, en centre Morbihan. La pomme de terre est la principale tête de rotation. « Après la récolte en septembre, nous implantons rapidement un couvert avec une bonne densité de semis et à fort pouvoir couvrant (mélange d'avoine rude, phacélie, vesce, trèfle d'Alexandrie, radis) de manière à étouffer les adventices. En fin d'hiver, nous effectuons un passage de rouleau sur ce couvert puis nous attendons le mois d'avril pour apporter les engrais organiques ». Un maïs puis un blé suivent dans la rotation. « Le maïs est intéressant derrière la pomme de terre car il permet de gérer plus facilement les repousses. Auparavant, avec un blé en seconde position dans la rotation (sans couverts intermédiaires), nous étions confrontés aux problèmes d'érosion lors d'automnes pluvieux ». Ce mélange de couvert est également choisi pour sa capacité à structurer le sol et à apporter de la matière organique. Un passage de rouleau Après le blé, un nouveau couvert est semé par entreprise. « Cette année, la floraison du couvert est rapide. Je vais passer le rouleau la semaine prochaine (vers le 15 janvier) ». Après ce couvert de même type que le précédent, un nouveau maïs est implanté et récolté en fourrage ou en grain. Suivront un autre couvert (avoine rude + moutarde ou mélange de plusieurs espèces), une culture de légumes de transformation, un couvert et de nouveau une pomme de terre. Cinq années de rotation, au total. À proximité du siège, des dérobées pâturées (RGI-trèfle) peuvent être implantées entre cultures. Sur les parcelles orientées « pâtures », les prairies de 5 ans sont détruites pour laisser place à un maïs ou une culture de légumes, puis réimplantées en herbe pour cinq autres années. Échanges de terre Le Gaec du Net procède à quelques échanges de terre, notamment pour les pommes de terre. « J'essaie de motiver les prêteurs pour implanter des couverts courts entre une récolte précoce de pommes de terre et un semis de blé car il y a un reliquat azoté important à capter (jusqu'à une centaine d'unités). Ensuite, ils pourraient semer en direct (par ETA) dans le couvert... Ils sont pour l'instant réticents car ils ont leur propre matériel. Après tout, ce sont leurs terres...», sourit l'agriculteur. En attendant, il envisage, sur ses parcelles, de développer l'agriculture de conservation, avec un travail du sol moins profond. Il entend également optimiser les intrants chimiques. Grâce surtout aux outils d'aide à la décision (traitements fongicides sur pomme de terre et haricots). « J'utilise la houe rotative mais surtout pour casser les croûtes de surface. À terme, on pourrait adopter le désherbage mécanique sur maïs, voire sur haricot dans les parcelles pas trop caillouteuses ». Deux maïs à suivre ? La rotation de cinq ans (cultures) pourrait également évoluer. « Après pomme de terre, nous pourrions implanter deux maïs à suivre, pour abaisser encore la pression des adventices. Entre ces deux maïs, un couvert (mélange protéique) assurerait 5 à 6 tonnes de matière sèche de fourrage riche en protéines pour les vaches ». Avec la culture du maïs, c'est l'équivalent d'une vingtaine de tonnes récoltées dans l'année à l'hectare...

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