« Quel est l’état financier de Synutra, sachant qu’un impayé de 100 millions d’Euros est en cours en France ? » s’interroge le syndicat. - Illustration “La Chine n’est finalement pas un eldorado”
« Quel est l’état financier de Synutra, sachant qu’un impayé de 100 millions d’Euros est en cours en France ? » s’interroge le syndicat.

“La Chine n’est finalement pas un eldorado”

Les représentants finistériens de la Confédération paysanne dénoncent le manque de transparence dans la communication de Sodiaal et de Synutra.

Les récents échanges entre la Confédération paysanne, Synutra et Sodiaal « ne sont pas de nature à rassurer », estime le syndicat qui a organisé une réunion publique le 20 septembre à Saint-Ségal (29). Benoît Collorec, éleveur à Hanvec (29), s’est inquiété des débouchés du marché chinois : « Les 60 millions de bébés prévus en Chine ne sont pas là, les derniers chiffres parlent plutôt de 17 millions d’enfants. Les dirigeants de Synutra tablent sur la valeur ajoutée d’un volume de poudre de lait de 100 000 tonnes. Or, aujourd’hui le marché est saturé. » Et Christian Hascoët, de l’Apli (association des producteurs de lait indépendants), d’ajouter : « Quand le niveau de vie augmente, la natalité diminue. »

Le géant serait petit

Pour Jules Hermelin, salarié de la Confédération paysanne du Finistère, le marché n’est représenté que par un seul client, « Sheng Yuan Dairy. Les ventes de Synutra ne représentent qu’un chiffre d’affaires de 800 à 900 millions d’euros. Quel est donc l’état de Synutra, sachant qu’un impayé de 100 millions d’euros est en cours en France ? Nous attendons la vérité sur les chiffres, il n’y a que des rumeurs. Il faut cesser de vendre du rêve. »
Selon les estimations du syndicat, la situation engendrerait « l’arrêt d’activité de 150 fermes d’ici à 2019, car les paysans doivent payer 3 fois : en assumant sur leur ferme les investissements nécessaires à la production supplémentaire permise par Sodiaal ces dernières années, et ce à un prix B ; en subissant un prix inférieur au seuil de rentabilité ; et enfin en rachetant des parts sociales en cas de reprise de l’usine par Sodiaal ». Et Vincent Pennober, porte-parole, d’observer que « tout le monde fait sa tour de séchage, or la Chine n’est finalement pas un eldorado. »


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