La Confédération paysanne a bâché symboliquement le stand de Sodiaal au Space pour dénoncer « l’absence d’information des adhérents par la coopérative». - Illustration “Synutra souhaite rester à Carhaix”
La Confédération paysanne a bâché symboliquement le stand de Sodiaal au Space pour dénoncer « l’absence d’information des adhérents par la coopérative».

“Synutra souhaite rester à Carhaix”

La Confédération paysanne du Finistère fait le point après son entrevue avec Christian Mazuray, président de Synutra France.

« D’après M. Mazuray, Synutra souhaiterait rester à Carhaix. L’accord devrait aboutir à un partage de l’usine : la partie élaboration et ensachage de la poudre de lait infantile de base irait à Sodiaal, Synutra gardant le conditionnement. Sodiaal produirait 40 000 tonnes/an pour Nutribio et Régilait ; 40 000 tonnes/an pour Synutra », expliquent Vincent Pennober, porte-parole de l’UDSEA-Confédération paysanne du Finistère, et Jules Hermelin, animateur, suite à un entretien exclusif du syndicat le 5 septembre.

Un report du risque-prix

« D’après un rapport d’activité publié sur Internet, des employés de Sodiaal seraient employés au transfert de technologies de l’industrie laitière à Sheng Yuan Dairy, présentée comme la maison-mère de Synutra », poursuivent les responsables syndicaux qui précisent n’avoir eu aucune explication sur l’origine des impayés avec Sodiaal (30 à 40 M€ pour la fourniture de lait ou avec les fournisseurs de matériel).

Pour la Confédération paysanne, « la stratégie de Synutra qui devait initialement produire 100 000 tonnes/an à Carhaix ressemblerait plus à “un report du risque-prix” sur la coopérative Sodiaal : Synutra ne transforme du lait cru que sur le site de Carhaix ; ses usines chinoises ne font que de la composition de recettes, de l’assemblage d’ingrédients et du conditionnement. Tous ces éléments tendent à mettre en évidence une certaine fragilité économique de Synutra, ce qui n’est pas franchement rassurant pour les coopérateurs de Sodiaal. »

Évolution de la législation chinoise

Toujours selon le syndicat, l’évolution de la législation chinoise implique que, depuis le 1er janvier 2018, toute usine ne peut plus produire plus de 3 marques à destination du marché chinois. « En outre, les usines doivent produire des formules détaillées pour chaque produit avant de recevoir une validation, puis une autorisation de mise en marché de la part des autorités chinoises. De plus, avec l’affaire Lactalis, le gouvernement français a aussi imposé de nouveaux contrôles et aurait tardé à délivrer des autorisations de commercialisation sur de nombreux produits infantiles ». Autant de difficultés qui ont contrarié les affaires de l’entreprise carhaisienne.


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