Julien Collin, agriculteur et sapeur-pompier, et Pascale Martin, directrice de SR 35. - Illustration Se faire remplacer lors des formations sapeur-pompier
Julien Collin, agriculteur et sapeur-pompier, et Pascale Martin, directrice de SR 35.

Se faire remplacer lors des formations sapeur-pompier

Une convention a été signée en début d’année pour faciliter le remplacement des agriculteurs qui suivent des formations en tant que sapeur-pompier.

Julien Collin, agriculteur à Bédée (en Gaec à 4 associés, 90 VL et canards de chair), est aussi sapeur-pompier volontaire. « J’ai souhaité m’engager dans cette mission de secours après mes études en 2004. J’avais envie de rendre service aux gens », explique le producteur, le premier de sa famille à être sapeur-pompier. Son BTS GDEA (Génie des équipements agricoles) en poche, il décide de suivre la formation de trois semaines en parallèle de son premier emploi de chauffeur d’automotrice. « Après les entretiens et tests, on s’engage pour 5 ans. »

Formation de chef d’équipe, de conduite hors chemins…

Installé comme agriculteur depuis 2007, il poursuit aujourd’hui cette mission et participe régulièrement à des formations : pour être chef d’équipe, pour la conduite hors chemins par exemple… « Ma prochaine formation portera sans doute sur les feux de forêt. » Ayant lu qu’une convention existait dans le Finistère pour faciliter le remplacement lors des formations, le jeune homme a souhaité qu’une démarche similaire soit mise en place en Ille-et-Vilaine.

« Nous avons signé une convention avec le Sdis 35* au premier trimestre 2018. Elle suit le modèle mis en place au niveau national », présente Pascale Martin, directrice de SR 35 (Service de remplacement Ille-et-Vilaine). « Le coût de ce remplacement est financé pour partie par Groupama (et prochainement le Crédit mutuel de Bretagne), et le reste par les indemnités reçues par les pompiers volontaires. »

Recherche d’agriculteurs sapeurs-pompiers

Aujourd’hui, entre 20 et 30 agriculteurs sont sapeurs-pompiers volontaires sur l’Ille-et-Vilaine. « C’est un public recherché par le Sdis car ils peuvent avoir des disponibilités en journée. Et ils sont ancrés sur les territoires. » Car pour être sapeur-pompier, il faut être situé à moins de 5 minutes d’un des 87 centres d’incendie et de secours sur le département.

« Nous notons nos disponibilités sur une application sur téléphone. En cas de besoin d’intervention, nous sommes prévenus par un bipeur. Tous les mois, nous effectuons une manœuvre de garde le dimanche matin. Je la positionne après mon travail sur l’exploitation », précise Julien Collin. Sur le Gaec, le producteur travaille un week-end sur deux. Les associés ont investi dans deux robots de traite. Il apprécie sa mission de sapeur-pompier qui lui permet « de rencontrer des gens en dehors du milieu agricole. »

80 % de sapeurs-pompiers volontaires

En France, les secours reposent majoritairement sur le volontariat. Le Sdis 35 rassemble 3 590 sapeurs-pompiers dont 20 % de professionnels et 80 % de volontaires. Ces derniers accomplissent cette mission de secours en marge de leur profession. Ils ne perçoivent pas de salaire mais sont indemnisés par des vacations pour les interventions qu’ils réalisent et les formations qu’ils sont amenés à suivre. Ils représentent toutes les catégories socioprofessionnelles : 50 % travaillent dans le secteur privé, 30 % dans le service public et près de 10 % sont indépendants (professions libérales, artisans, commerçants, agriculteurs). Les secours à la personne représentent 76 % des interventions, les incendies 8 % et les secours routiers 8 %.

* Service départemental d’incendie et de secours d’Ille-et-Vilaine


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