Les agricultrices du groupe égalité-parité ont invité le préfet de Région sur la ferme de Mathilde Rouault, à Guillac (56), lundi dernier. - Illustration Les agricultrices montent au filet
Les agricultrices du groupe égalité-parité ont invité le préfet de Région sur la ferme de Mathilde Rouault, à Guillac (56), lundi dernier.

Les agricultrices montent au filet

Elles veulent 30 % de femmes dans les instances décisionnelles, des congés maternité payés en totalité ou encore un réseau pour se protéger de la violence.

« Nous voulons 30 % de femmes à la tête de nos organisations agricoles, dans les conseils d’administration mais aussi au sein des bureaux, là où les décisions se prennent ». Le constat des agricultrices est amer : dans les 250 structures coopératives françaises, les femmes ne représentent que 8 % des administrateurs. Un pourcentage qui ne progresse pas malgré l’affichage de bonnes intentions. « Le renouvellement des femmes dans l’encadrement est difficile, faute de formations techniques », assure Nathalie Marchand, présidente du groupe égalité-parité, devant le préfet de Région. « Le remplacement est également compliqué. Les jeunes qui s’installent travaillent sur la ferme mais s’occupent également des enfants ». La fameuse « demi-heure agricole », ce retard systématique à l’allumage des réunions professionnelles, porterait également, selon elle, un préjudice plus important aux femmes, compte tenu de leurs obligations ménagères.

Image des agricultrices et du métier

L’affiche du salon de l’herbe 2018, représentant une femme avec une longue robe de verdure, dos nu, passe mal. « Il faut arrêter de véhiculer de tels clichés ! C’est une image dégradante ». L’attractivité du métier pose question. « Nous allons dans les écoles pour parler favorablement de notre métier. Ces efforts sont anéantis par les enseignants qui découragent les élèves en leur déconseillant de suivre des études agricoles ». Les agricultrices demandent une prise en charge complète du coût du remplacement lors d’un congé maternité. « L’allocation forfaitaire actuelle, basée sur 35 heures de travail hebdomadaire, ne suffit pas ».

Elles souhaitent également la création d’un réseau d’aide aux femmes victimes de violence en milieu rural. « Nous avons de la place dans les gîtes ruraux pour les protéger dans les situations d’urgence ». Certaines de ces revendications s’adressent au législateur, d’autres aux services de l’État. Le préfet a promis d’envisager ces dernières. D’autres relèvent du bon sens paysan. Messieurs les Agriculteurs, faites un peu de place dans vos conseils d’administration et démarrez vos réunions à l’heure…


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