Un chantier d’ensilage peu commun dans notre région. - Illustration Du blé ensilé pour les laitières
Un chantier d’ensilage peu commun dans notre région.

Du blé ensilé pour les laitières

Pour remédier à un manque de surface, le Gaec de Maguello à Penguilly (22), teste un ensilage de blé depuis quatre ans. Point de vue de Patrick Hellio, un des associés.
Est-ce que pour ce chantier d’ensilage vous utilisez une variété particulière ?

Patrick Hellio : Pas particulièrement, hormis qu’il faut une variété fourragère. Celle que j’utilise cette année a une tendance à monter assez haute, jusqu’à 1,40 m. Elle n’est pas sensible à la verse, monte sans se coucher. Le rendement est suffisamment bon pour ne pas avoir à ensiler la totalité, l’année dernière j’ai dû en battre une partie car j’avais assez d’ensilage. L’itinéraire cultural est classique. Je sème, désherbe et réalise un passage de fongicide, parfois deux si les conditions le permettent.

Pourquoi cette démarche ?

P. H. : Je manque de surface. Je dois optimiser les 55 ha dont je dispose. Et même en ensilant du blé, je suis contraint de conserver 20 ha en maïs sur maïs. Je sème du ray-grass lors du binage. Pour avoir un peu plus de rotation, j’ai essayé le blé, plutôt que des méteils, car je voulais en récupérer l’amidon.

Qu’implantez-vous tout de suite après le blé ?

P. H. : Cette année, j’attends un peu car la période est trop sèche, mais je devrais épandre du fumier pour semer du ray-grass. Autrement je réimplante un maïs deux ou trois années de suite.

Vous distribuez cet aliment toute l’année ?

P. H. : On commence généralement au mois d’octobre pour terminer la distribution début juillet. Pour mon troupeau de 70 laitières, je consomme environ 1 ha d’ensilage par mois. J’ai analysé l’ensilage lorsque j’ai commencé il y a 4 ans. À l’époque, on obtenait un taux de matière sèche de 44 %, pour 6 % de protéine brute, 25 % de cellulose, et 23 % d’amidon. Je n’ai pas refait d’analyse depuis. Nous ne sommes pas dans une optique de « pousser les vaches à la production ». D’ailleurs, nous n’avons pas observé de baisse de quantité de lait.

Quid de la conservation ?

P. H. : Par rapport aux années précédentes, nous faisons une récolte « moins verte » car j’ai eu des soucis d’échauffement au début, ce qui nous obligeait à avancer vite dans le silo. Avec une récolte plus sèche, je n’ai pas rencontré ce souci. Pour le tassage, la technique est strictement identique au maïs. Nous sommes deux à tasser, le silo est plus bas car la matière se dérobe plus facilement sous les roues du tracteur.

tassage-ble

Et du côté de la ration des vaches ?

P. H. : Dans un mélange comportant 30 % de blé, le comportement des vaches est sans appel. Elles cherchent le blé en priorité pour s’attaquer au maïs ensuite. Les premières années, j’ai testé une ration avec 60-70 % de blé sans constater de baisse de production laitière. L’intérêt est aussi économique car avec l’ensilage de blé, je n’utilise plus de VL, uniquement du correcteur azoté.

L’ensileuse s’adapte

Côté machine, l’ensilage de blé nécessite une interface afin de placer une barre de coupe de moissonneuse sur l’ensileuse. Pour le conducteur, une attention particulière sur les températures du moteur est nécessaire car le dégagement de poussière fine peut présenter un risque d’incendie. Quand à la question de l’éclateur, le grain étant trop tendre, l’entrepreneur ne met pas l’éclateur sur la machine.

https://www.youtube.com/watch?v=lwZK_CY9RjQ


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