De gauche à droite : Emmanuelle Dupont, directrice d’Interbev Bretagne, Olivier Allain, vice-président du Conseil régional et coordinateur des EGA, et Jean-Louis Hervagault, président de la Commission viande de la Chambre d’agriculture 35. - Illustration Viande bovine : Intégrer les coûts de production sur de gros volumes
De gauche à droite : Emmanuelle Dupont, directrice d’Interbev Bretagne, Olivier Allain, vice-président du Conseil régional et coordinateur des EGA, et Jean-Louis Hervagault, président de la Commission viande de la Chambre d’agriculture 35.

Viande bovine : Intégrer les coûts de production sur de gros volumes

Prendre en compte les coûts de production dans un grand volume de produits fait partie du Plan de filière élaboré par l’Interprofession. La montée en gamme vers plus de label et de bio aussi. Des producteurs réagissent.

Les points clés du plan de filière viande bovine française élaboré suite aux États généraux de l’alimentation (EGA) ont été présentés lors de la réunion annuelle de la Commission viande de la Chambre d’agriculture 35, le mercredi 21 février à Rennes. « L’un des principes des EGA vise à créer de la valeur. La réduction des promotions et des “gratuits” sont dans le projet de loi en cours de discussion et les marges inexistantes des distributeurs sur certains produits vont être revues », a rappelé Olivier Allain, vice-président du Conseil régional et coordinateur des EGA.

Amplifier la contractualisation

« Mais des mesures doivent aussi être prises pour prendre en compte, dans une grande part des volumes, les coûts de production. Ils seraient les mêmes pour tout le monde. » L’interprofession bovine au niveau national propose un objectif de 30 % de transactions par voie contractuelle prenant en compte les coûts de production (contre moins de 2 % aujourd’hui). D’accord sur le principe, les producteurs craignent toutefois de voir certaines charges d’exploitation monter en même temps.

« La filière bovine souhaite aussi travailler sur la rémunération de la viande pour le haché dont la demande augmente, avec la mise en place de prix-planchers », explique Emmanuelle Dupont, directrice d’Interbev Bretagne. La restauration hors foyer, avec ses 12 milliards de repas chaque année, fait bien sûr partie des champs d’investigation pour les produits français dans leur ensemble. En 2014, seuls 34 % de viande d’origine française sont utilisés… La stratégie décidée lors des EGA comprend aussi la montée en gamme – plutôt que la réduction des coûts choisie par l’Espagne ou la Pologne par exemple.

Vers 40% de Label Rouge ?

Alors qu’aujourd’hui le Label Rouge représente environ 3 % de l’offre en viande bovine, il devra peser au moins 40 % dans 5 ans. C’est un objectif trop ambitieux pour plusieurs éleveurs présents dans la salle. « Il y a le risque que le label devienne le conventionnel de demain… », pense l’un d’eux. Est évoquée aussi l’intégration d’un nouveau critère dans le fonctionnement de la filière : le persillé, sachant qu’une légère infiltration de gras dans la viande favorise la saveur et la tendreté. Mais il semble difficile pour les producteurs « d’ajouter une nouvelle évaluation qui sera faite au niveau des abattoirs. »

Doubler la viande bovine bio en 5 ans

Doubler la production de viande bovine bio d’ici 5 ans est un autre objectif affiché par l’interprofession, sachant que la demande s’accroît sur ce créneau contrairement au conventionnel. Certes, 75 % de la viande bio est vendue en steak haché, ce qui est davantage une opportunité pour les éleveurs laitiers. « Mais les consommateurs souhaitent aussi de plus en plus de morceaux de qualité bouchère. Nous ne vendons pas de jeunes bovins bio, mais plutôt des veaux de lait et des jeunes bœufs de 30 mois », détaille Gabriel Haguet, de Bretagne Viande Bio (BVB).


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