Intervenir en post-levée sur le colza

Réalisé à 95 % en prélevée, le désherbage du colza a de bons résultats. Mais l’arrivée de nouvelles solutions à spectre large en post-levée va très probablement bouleverser les pratiques. L’investissement sur le poste herbicide en colza est important, de l’ordre de 70 à 90 €/ha au semis. Avec des résultats efficaces, mais les produits présentent des limites en conditions sèches et un manque de sélectivité pouvant pénaliser la croissance de la culture en début de cycle, dynamique pourtant importante pour esquiver le risque ravageur. Lever les verrous techniques Des changements sont à prévoir pour la prochaine campagne. Bien qu’on ne connaisse pas encore le prix de vente des produits, l’arrivée annoncée pour 2018 de nouvelles solutions à spectre large « va permettre de corréler l’investissement en fonction de la pression de la flore, comme sur les autres cultures. Et d’intervenir efficacement en post-levée sur des verrous techniques, comme les géraniums, ou sur des flores très redoutées comme le gaillet », a insisté Jean Lieven, ingénieur régional de développement Normandie / Ouest de l’Île-de-France à Terres Inovia, lors de la réunion technique régionale qui s’est déroulée à Rennes, jeudi 14 décembre. Une nouvelle donne qui va permettre de passer d’une pratique systématique en prélevée à un choix tactique en post-levée, adapté aux adventices présentes dans la parcelle. Du Bifenox à 3-7 feuilles Le Bifenox (480 g/L) est testé en colza depuis les années 80 et devrait acquérir son AMM (Autorisation de mise sur le marché) en 2018. Il agit par pénétration foliaire et il inhibe l’enzyme de la synthèse chlorophyllienne. À 1 L / ha, il pourra être employé en rattrapage ciblé sur certaines adventices : mercuriale coquelicot, fumeterre, pensée… Son efficacité est dépendante du stade d’application : viser la période 4-7 feuilles du colza. « Cet herbicide peut manquer de sélectivité sur des applications trop précoces et occasionner des brûlures sur feuilles ; les colzas très poussants sont plus sensibles », indique l’ingénieur. Les traitements en présence de rosée seront à proscrire, tout comme les adjuvants. « En programme ou associé à Ielo, il devrait permettre une stratégie de désherbage simple en post-levée tout en limitant l’investissement herbicide, si son prix ne dépasse pas 15 à 20 €/L, seuil estimé par Terres Inovia ». Les géraniums à l’épreuve du GF3447 Le GF3447 présente, quant à lui, un spectre assez large et stratégique pour la flore colza, « avec un niveau d’efficacité en post-levée jamais égalé sur gaillet et géraniums ». Son positionnement est souple, de la 2e à la 5e feuille jusqu’au stade C2 début montaison, car l’efficacité est peu dépendante de la température. Avec son faible grammage (9,6 g/L d’halauxifen-méthyl et 48 g/L de picloram), la solution systémique présentée par Dow Agrosciences est issue d’une nouvelle famille chimique : les arylpicolinates. La substance active ne présente pas de persistance, elle reste donc inefficace sur les adventices non levées.

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