Semer les céréales et surveiller…

Le 20 octobre est un bon point de repère pour démarrer les semis. Derniers conseils avant de sortir les semoirs.

Le message clair d’un semis trop précoce à risque est forcément entendu par les agriculteurs, qui gardent en mémoire l’épisode d’attaques de pucerons sur céréales à l’automne 2015. Cette année, la précocité des récoltes de maïs dans certains secteurs libère rapidement les terres, les semis sont d’actualité.

Globalement, les parcelles à précédent maïs laissent des parcelles relativement propres, le désherbage ayant été maîtrisé. Si le risque puceron est écarté sur les espèces dont les semences sont protégées par un traitement à base de néonicotinoïde, il convient de surveiller les champs par des observations ou par la consultation des Bulletins de santé du végétal. « Les orges sont bien souvent protégées par un traitement de semence, qui sera efficace 6 à 8 semaines après l’implantation. Il sera alors nécessaire d’observer les parcelles à ce moment », conseille Louis Le Roux, de la Chambre d’agriculture.

Pour les céréales n’ayant pas bénéficié de protection spécifique, comme certains blés ou encore les semences fermières, le risque puceron est à prendre en compte. « Une visite au champ en milieu d’après-midi, dans les parties abritées, appuiera ou non la nécessité de traiter. Le seuil d’intervention est fixé à 10 % de plantes où les pucerons sont présents ».

Surveiller les limaces

Si aucun seuil d’intervention n’est établi pour les limaces, l’observation de 20 % de plants broutés doit attirer l’attention. « Les tours de champs sont les endroits les plus sensibles. La pose de pièges, avec un sac ou un carton d’1/4 de m2 et quelques grains d’anti-limaces aideront à la prise de décision ». Éric Masson, ingénieur chez Arvalis – Institut du Végétal, rappelle que « les limaces sont maîtrisables dans notre région. Et si des premiers dégâts sont observés, il est encore temps d’intervenir. Une vigilance est toutefois à apporter pour les céréales semées après une crucifère ».

Concernant les semis précoces, la densité doit être maîtrisée, sous peine de « biomasse importante en sortie d’hiver qui pénalisera le rendement ». Semer tôt dans la saison, c’est aussi s’exposer à des risques de développement de piétin échaudage, car la maladie prend alors le temps de s’installer.

Le roulage ne règle pas toutes les carences

Un passage de rouleau réduit le soufflage des sols, offre un bon contacte sol/racine. Toutefois, le roulage « rappuie les 10 premiers centimètres. Les carences, notamment en manganèse, sont retardées mais non supprimées ». Il convient alors d’observer les cultures au stade fin tallage et intervenir si besoin, surtout dans les parcelles où le phénomène de carence a déjà été observé.

Dernière année pour les néonicotinoïdes

La campagne de semis 2018-2019 se réalisera sans traitement de semence à base de néonicotinoïdes (Ferial, Gaucho…). D’autres leviers seront alors à actionner pour limiter les attaques de pucerons. « Il conviendra de retarder les dates de semis, et de choisir des variétés présentant plus de résistance à la jaunisse nanisante de l’orge (JNO) », note Lionel Quéré, conseiller à la Chambre d’agriculture.


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