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Porte ouverte au Gaec du Dolmen : quand le bio parle au conventionnel

Au Gaec du Dolmen, les 115 laitières profitent de 100 ha accessibles pour le pâturage. Un atout majeur qui a permis aux associés d’opter pour un système alimentaire autonome. 

« Au début de notre carrière, nous étions ancrés dans le système maïs – soja. Avec de bons rendements en maïs sous bâche, des vaches à 10 000 kg de lait par an… », racontent Gwendaëlle et Bruno Le Bihan, du Gaec du Dolmen, à Maël-Pestivien. À l’époque, le tourteau ne coûtait pas cher et leur parcellaire « en damier », enchevêtré dans celui du voisin, limitait le pâturage. En 2009, ils récupèrent 35 ha pour un « bloc » foncier de 100 ha accessible aux laitières.

Suite à la création d’1 km de chemin et 3,5 km de tranchée pour apporter de l’eau dans les parcelles, le maïs reculent rapidement en faveur des prairies. « Dès que nous sommes allés vers l’herbe, que nous avons gagné en autonomie, l’économique a suivi et nous avons pu embaucher un salarié. » Assez naturellement, le couple s’engage dans une conversion à l’agriculture biologique en 2010. « Pour moi, c’était un choix purement économique, une manière d’aller chercher la valorisation de nos pratiques herbagères », avoue, avec franchise, l’éleveur. Pour son épouse, « la motivation était écologique, un besoin évident de changer de façon de travailler… »

Les bœufs font place aux laitières

En mai 2016, tous deux sont rejoints par leur fils Marc. L’installation ramène 200 000 L de droit à produire portant la référence à 650 000 L. Ce bouleversement a réclamé un peu d’adaptation. « Conduire 175 UGB sur 165 ha de SAU, c’est simple en bonne année fourragère. Quand la saison est difficile, cela devient stressant », explique le jeune homme. « Nous avons arrêté les bœufs, 40 commercialisés par an, pour faire de la place aux laitières. » Même si la viande bio est recherchée (« 3,4 € / kg pour le dernier lot d’animaux, 3,95 € il y a 2 ans… »), le lait bio est également rémunérateur : 475 € / 1 000 L annoncé pour 2017 – 2018 par la laiterie qui collecte. Sur la campagne précédente, le prix de base s’était déjà élevé à 455 € / 1 000 L.

Agriculteurs bio et conventionnels attendus

Jeudi 8 juin, la famille ouvrira ses portes. Les associés auront à cœur d’expliquer en détail leur système de production. « En bio, il faut être très technique. Les erreurs et les aléas climatiques sont payés cash », rappelle Marc Le Bihan. Avec le temps, l’équipe a expérimenté de nombreuses pistes agronomiques qu’ils veulent partager. « Par exemple, aujourd’hui, nous semons toujours 7 ou 8 variétés de ray-grass et plusieurs trèfles en association dans les prairies », explique Bruno Le Bihan. « Dans nos terres acides, la luzerne n’a jamais été probante. Notre luzerne à nous, c’est le trèfle violet… », poursuit-il. « Désherbage, propreté des parcelles et rendements sont un vrai défi en bio. J’espère que des agriculteurs conventionnels viendront également échanger. Nos voisins ne savent pas toujours comment nous produisons. Partout, il y a de bonnes idées à prendre. » 

De l’art de semer la féverole

« Au départ, la féverole en mélange, je la semais mais je ne la voyais jamais », se rappelle Bruno Le Bihan. « Un producteur bio m’a donné la solution. Il faut la semer en vrac avec un épandeur centrifuge. Puis, labourer aussitôt à 25 – 30 cm de profondeur pour l’enterrer. Derrière, on sème le reste du mélange. » Dernier conseil : « Il faut l’implanter le plus tard possible, à fin novembre. Ainsi, elle sort fin janvier – début février. Si on la sème trop tôt, elle sort trop tôt… »

Porte ouverte le jeudi 8 juin au Gaec du Dolmen, Kerléon à Maël-pestivien. De 13 h 30 à 17 h. Infos : Gab 22 au 02 96 74 75 65

Huiles essentielles contre dartres et mouches

Gwendaëlle Le Bihan se forme à l’aromathérapie. « Je pulvérise par exemple dans la nurserie de l’huile essentielle de laurier noble diluée dans du vinaigre de cidre contre les dartres. Contre les mouches, en été, je pulvérise régulièrement une solution à base de géranium sur le dos des vaches. »


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