Dégâts des cultures : classer les sangliers en nuisibles

Les élus de la Chambre d’agriculture vont rencontrer le préfet d’Ille-et-Vilaine pour demander le classement des sangliers en nuisibles, pour les réguler plus facilement. La délibération de faire classer les sangliers en nuisibles a été votée à l’unanimité lors de la dernière session de la Chambre d’agriculture d’Ille-et-Vilaine. « C’est déjà le cas en Loire-Atlantique et en Mayenne. Aujourd’hui, les sangliers pullulent sur le territoire, abîmant les cultures, les prairies, cassant parfois les clôtures… », a souligné Marcel Denieul, président de la Chambre d’agriculture 35, lors d’une conférence de presse lundi dernier à Rennes. Le président va demander à rencontrer le préfet sur cette problématique. « Aujourd’hui, il faut payer un bracelet aux fédérations de chasse pour pouvoir tirer sur les sangliers. Ce ne sera plus le cas s’ils passent en “nuisibles”. Ils génèrent aussi des accidents de voiture. » Stocks tendus « Les agriculteurs sont de plus en plus exaspérés par ces dégâts et ceux de la faune sauvage en général. » Des difficultés qui s’ajoutent aux stocks fourragers tendus en cette fin d’hiver pour de nombreux éleveurs. « Une enquête réalisée en partenariat avec Eilyps montre qu’1/4 des éleveurs laitiers sont actuellement concernés par des problèmes de stocks. Et les réserves hydriques posent question pour la campagne à venir. » Des surcoûts ont pénalisé les charges alimentaires hivernales alors que les cours ne semblent pas vouloir entamer une réelle remontée. « Avec la mise en place des cultures, les besoins en trésorerie arrivent. » Allant plus loin, Marcel Denieul met en exergue la fracture observée aujourd’hui dans le monde laitier. « Certains s’en sortent alors que d’autres éleveurs sont en situation économique très compliquée, voire en situation de détresse. Beaucoup d’agriculteurs évoquent une fatigue, certains souhaitent cesser la production laitière avant l’âge de la retraite. » Une situation inédite qui interroge les responsables de la Chambre d’agriculture. Trouver la cohérence du système « Et aucun modèle n’est gage de bons résultats. Ce qui ressort c’est plutôt la capacité des agriculteurs à mettre en œuvre leur savoir-faire, leur savoir-être pour une bonne cohérence du système d’exploitation. C’est dans ce sens que l’accompagnement doit aujourd’hui être engagé, notamment au niveau des jeunes. » Aujourd’hui en Ille-et-Vilaine, certains éleveurs libérés de la contrainte des quotas ont eu tendance à prendre beaucoup de volumes supplémentaires. Ils travaillent plus et gagnent moins. « Avant d’augmenter les volumes, autant bien faire ce qu’on a déjà », termine l’élu.

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