À l’aube du basculement vers une Chambre d’agriculture régionalisée, certains élus s’inquiètent de la restructuration et de la fermeture possible de certaines stations expérimentales.

[caption id=”attachment_20526″ align=”aligncenter” width=”600″] Pierre Lambert, préfet des Côtes d’Armor ; Danielle Éven, présidente de la Chambre d’agriculture ; Sébastien Giraudeau, directeur[/caption]

Pour sa première session Chambre d’agriculture des Côtes d’Armor le 6 juillet, la présidente Danielle Éven a eu la lourde tâche d’aborder le sujet de la convergence ; autrement dit, le basculement officiel vers une Chambre d’agriculture régionalisée qui sera effectif au 1er janvier 2017. Danielle Éven se veut rassurante : « C’est un regroupement pour un projet régional mais nous gardons un échelon départemental et surtout un échelon territorial pour rester au plus proche des agriculteurs. Nous entrons dans une phase active de concrétisation de ce projet mais tout n’est pas encore écrit et bien calé. »

Rester au service des agriculteurs

Après l’exposé du projet, des ambitions, des enjeux, des principes de gouvernance, du découpage territorial et de l’organisation, la parole a été laissée à la salle. La possible fermeture de la station expéri- mentale porcine de Crécom a fait réagir. « Pour moi, cela serait une aberration de fermer la station de Crécom qui n’a que 10 ans d’existence et où il reste encore 2 millions d’euros de remboursement. Un endroit qui coûterait plus cher à fermer qu’à garder en fonctionnement. De plus, elle a donné la preuve de son savoir-faire en atteignant des résultats de plus de 1 kg de GMQ par jour et est pionnière en matière d’arrêt de l’utilisation d’antibiotiques », lance Paul Auffray, vice-président de la Chambre d’agriculture.

Danielle Éven répond qu’il faut des équilibres territoriaux mais qu’elle défendra Crécom si c’est le meilleur endroit pour faire de la recherche appliquée. Paul Auffray met en garde : « Le réseau des Chambres d’agriculture ne doit pas devenir une coquille vide où seraient mis de côté la formation, la recherche et le développement qui sont au service des agriculteurs, sous peine de ne plus être légitime. »

Pas assez de conseillers avicoles

Si des restrictions d’effectifs se dessinent les éleveurs sont demandeurs d’une réorganisation sur certains pôles. Thomas Couëpel, éleveur à Andel, déclare : « Cest très bien d’avoir des ambitions mais il faut mettre des moyens. Nous sommes une région dédiée à l’élevage, il faut le garder en tête. C’est là- dessus qu’il faut appuyer plutôt que sur d’autres domaines. Par exemple en aviculture, nous avons uniquement 4 conseillers sur la Bretagne c’est vraiment trop peu. »

Pour Pierre Lec’hvien, président de la Coordination rurale 22, la convergence doit être un moyen de réaliser des économies d’échelle : « Dans ce projet, aucune baisse d’effectif n’est annoncée, il est dur de comprendre comment vont être réa- lisées les économies. » Et Sébastien Giraudeau, directeur de la Chambre d’agriculture de répondre : « En effet, aucun plan social brutal n’est prévu. Par contre, l’objectif est de ne remplacer qu’un départ à la retraite sur deux. » 

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