Une ventilation longitudinale pour de meilleures performances en été

Pour son nouveau poulailler, Yves-Marie Abbé a parié sur un système de ventilation longitudinale. Avec deux ans de recul, il apprécie les performances de ce principe peu développé dans la région.Yves-Marie Abbé s’est installé en 2013 à Bourseul (22) en reprenant les 1 000 m2 du poulailler familial. Une enceinte de 25 ans en ventilation dynamique de type extraction haute, « un concept qui a fait ses preuves. » Parallèlement, l’aviculteur a travaillé sur un bâtiment neuf, en service depuis janvier 2014. « Sans aucun a priori sur les systèmes dynamiques, j’ai étudié les options de ventilation transversale. Un confrère du Morbihan m’a aussi invité à me pencher sur le système longitudinal. D’après lui, les performances en poulets de chair n’étaient plus à démontrer au-delà nos frontières. »Le défi était de positionner des trappes discontinues d’entrée d’air et des fenêtres sur les faces latérales de l’ossature, « tout en restant dans une hauteur de bâtiment classique pour ne pas avoir un coût de construction démesuré. » Parmi les devis, la proposition de l’installateur local Agromat s’est démarquée : « Le système longitudinal de la marque Big Dutchman apportait des réponses à mes contraintes terrain. » Une visite dans un élevage en poulets export en Vendée, avec son père, « pour profiter de son expérience », finit de convaincre.Cette conception adopte des trappes de petite hauteur (26,5 cm) qui peuvent être positionnées au minimum à 1 mètre au-dessus du sol (bas de trappe). « Ce qui permet de placer les surfaces vitrées au-dessus et d’intégrer les occultants (volets) sans problème, tout en conservant une hauteur intérieure standard sous rampant de 2,60 m, épaisseur (12 cm) de la dalle comprise. »Une batterie d’extracteurs en pignonL’éleveur explique le schéma de ventilation de son « longitudinal » qui se décompose en trois phases. Lors de la première, lorsque le bâtiment est endothermique, « c’est-à-dire qu’il se réchauffe par lui-même, je gère la ventilation en me basant sur les besoins minimum de mes animaux. » Les 10 premiers jours, ce sont 4 petits brasseurs au plafond qui fonctionnent.La seconde, lorsque le bâtiment devient exothermique, « c’est-à-dire qu’il faut extraire de la chaleur, je ventile pour maintenir un niveau de température adapté aux besoins des poulets. » Pour ce faire, sur le pignon, 6 extracteurs d’air constituent le dispositif de base : 3 ventilateurs de 23 000 m3/h dont un qui marche en progressif, et 3 turbines de 40 000 m3/h .Régularité des flux d’airLe dispositif fonctionne en ventilation progressive. Dans la pratique, le « progressif » se met toujours en marche le premier. « Quand il atteint 100 % de sa capacité, un second ventilateur prend le relais en tournant à plein régime alors que ce progressif repart à zéro. Lorsque ce dernier atteint à nouveau 100 % de son potentiel, le troisième ventilateur démarre et le remplace alors que le progressif repart de son niveau le plus faible… » Puis, si les besoins augmentent encore, les turbines se déclenchent ensuite une à une. L’aviculteur apprécie vraiment le système progressif connu depuis peu avec les échangeurs d’air. « Il permet une plus grande régularité des flux d’air en adaptant le débit en fonction des changements de température à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment. »Une dépression à 20 PaEnfin, en troisième phase (toujours exothermique), « le défi de la ventilation n’est plus seulement de renouveler l’air et d’évacuer la chaleur émise par la litière et les animaux, mais d’apporter en plus un véritable effet rafraîchissant ». Pour le Costarmoricain, c’est là que « le bâtiment en longitudinal exprime son potentiel en apportant de la vitesse d’air sur l’ensemble des 1 500 m2 lors de journées estivales ». Pour ce faire, 4 turbines supplémentaires permettent de doubler le débit d’extraction d’air et donc de surventiler pour obtenir sans difficulté des vitesses d’air de plus d’1 m / s.« Dans l’enceinte, la dépression de 20 Pa me permet aussi d’avoir une extraction d’air plus importante contrairement à une ventilation transversale à 30/40 Pa ». Le système tourne à plein régime lorsque la température intérieure de 30 °C est atteinte alors que la consigne est réglée sur 19 °C : « La température ressentie par les poulets est alors de l’ordre de 18 - 20°C. » Enfin, la brumisation entre en service lorsque les 32°C en intérieur sont dépassés. En conclusion, le chef d’exploitation pense que le système longitudinal est au service de « bâtiments performants l’été et fait partie des solutions d’avenir pour des bâtiments plus larges ».

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