installation-lait-jeune-agriculteur-exploitation-prix-prim-holstein-laitiere - Illustration La rentabilité altérée des nouveaux installés

La rentabilité altérée des nouveaux installés

Des volumes supplémentaires importants peuvent attirer des jeunes intéressés par l’installation. Mais dans un contexte de prix très bas, ils impliquent souvent des investissements élevés, qui dégradent la situation financière.

Lors d’une conférence de presse, fin février, Dominique Chargé, président de la Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL), a annoncé qu’en 2014, « la part de la collecte des coopératives laitières a augmenté parce qu’elles ont accueilli de nouveaux associés-coopérateurs », notamment 800 jeunes avec un volume supplémentaire attribué d’environ 80 millions de litres. En effet, lors de leur installation, les jeunes agriculteurs reçoivent des volumes supplémentaires aussi bien chez les industriels privés que chez les coopératives. Ainsi, des entreprises privées vont jusqu’à proposer un supplément de quota de 200 000 l à un jeune agriculteur. Pour autant, ces volumes supplémentaires peuvent, notamment lors d’installation dans un contexte de prix très bas comme aujourd’hui, entraîner une aggravation de la situation financière du jeune qui, attiré par ces possibilités de production, investit fortement.

Certains membres d’organisations de producteurs s’inquiètent du « burn-out » que cela entraîne, car les jeunes n’arrivent plus à joindre les deux bouts. Interrogé sur le sujet, Jérémy Decerle, vice-président des JA, reconnaît le problème et « regrette que le supplément de volume ne soit pas suivi d’un accompagnement humain et technique ». Il constate que « de plus en plus de coopératives donnent un accompagnement financier différencié au jeune, aux dépens du niveau de formation ». Dominique Chargé observe de son côté que cette question des volumes « met en évidence le problème de la formation des producteurs ». Pour lui, « augmenter les volumes permet de consolider les exploitations et d’arriver à une taille critique qu’il faut atteindre pour être rentable ». Il reconnaît « qu’il faut sûrement améliorer l’accompagnement des jeunes et mettre en place des outils pour cela ». Il cite en exemple « un prix minimum » du lait garanti les premières années de l’installation.


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