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Un plan porc inédit pour redonner de la compétitivité

Olivier Allain, vice-président du Conseil régional en charge des dossiers agriculture et agroalimentaire, défend l’ambition et l’intérêt du Plan porc breton pour les producteurs. Relèvement des plafonds d’aides à l’investissement et à la modernisation, soutien à la Faf, prêt d’honneur pour les jeunes et prêts de garantie pour les projets…

Qu’est-ce qui a motivé le Conseil régional à lancer son Plan porc breton ?

Compte tenu de la crise actuelle, de l’importance du cheptel porcin en Bretagne (60 % des effectifs en France) et par conséquent du poids évident de la filière en matière d’emplois et d’économie du territoire, c’est presque un devoir pour la Région d’être aux avant-postes sur le sujet. Si celle-ci n’a pas vocation à régler le problème du prix payé au producteur, elle est dotée, depuis 2015, d’un budget à l’agriculture de 50 millions d’euros au titre du 2nd pilier de la Pac abondés de 25 millions d’euros de ses fonds propres. Pour la Bretagne, la priorité des priorités est clairement de maintenir son élevage, de le soutenir sur le plan structurel : après avoir gagné le pari de la reconquête de la qualité de l’eau, maintenant le défi est celui de porter une agriculture compétitive.

L’un des points clés du Plan est la révision des conditions d’accès au PCAEA (1)…

D’abord, le plafond d’aides qu’un dossier d’investissement peut obtenir a été remonté de 30 000 à 50 000 €. Ensuite, autre grande nouveauté, l’encouragement à la Faf qui n’était pas concernée auparavant : dans une conjoncture très défavorable, les centres de gestion montrent clairement que ce choix permet aux éleveurs de gagner l’équivalent de 20 € par tonne d’aliment. Pour un atelier de 200 truies, cela se chiffre à une économie de 28 000 € sur l’année. L’intérêt reste vrai même en phase de remboursement du matériel dédié. Concrètement, un système de Faf coûte entre 100 et 200 000 €, désormais un éleveur peut récupérer entre 25 à 50 000 euros de subvention sur cet investissement. Au total, 30 millions d’euros sont fléchés vers les plans d’investissements. En 2015, 236 dossiers ont été aidés au titre du PCAEA. En 2016, nous espérons que ce nombre va doubler, notamment grâce à l’assouplissement des conditions d’accès et au relèvement des plafonds. Mais cela reste une opportunité. En face, il faut des gens qui veulent investir.

Quels autres mécanismes de soutien au portage de projets sont proposés en complément ?

D’abord, pour tous les jeunes qui s’installent, un prêt d’honneur de 40 000 € maximum à 0 % avec un différé de remboursement de 3 ans… Ensuite, un système de prêts participatifs doté d’un budget de 2 millions d’euros. Ce dispositif permet un engagement de la Région, au côté de la Banque publique d’investissement (BPI), directement dans le financement de projets importants, comme une reprise, une installation ou de la méthanisation. C’est un levier de plus pour l’éleveur et une certaine sécurité très appréciée par les organismes bancaires traditionnels, puisqu’un prêt participatif peut aller dans certains cas jusqu’à hauteur du prêt bancaire obtenu pour l’investissement dans du matériel ou des bâtiments par exemple. Enfin, un mécanisme de prêt en garantie est également proposé. Cela aussi peut rassurer les banques lors de l’étude d’un projet. En particulier dans des cas où un jeune ne pourrait pas compter sur toutes les garanties familiales ou patrimoniales pour le cautionner.

Un mot de conclusion ?

Peut-être simplement dire aux producteurs de porc bretons que ce Plan est inédit en France. En termes de moyens, de montants et de volonté de redonner de la compétitivité, cela n’existe pas ailleurs. Des professionnels de régions d’élevage voisines nous l’envient. Ensuite, rappeler que la Région encourage le regroupement de groupements pour fédérer l’offre et permettre de récupérer du prix très rapidement puisque la distribution s’est engagée à payer plus cher le Porc français. Et enfin, annoncer aux producteurs de lait que nous prévoyons prochainement un Plan stratégique lait… Propos recueillis par Toma Dagorn

(1) PCAEA : Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles.


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