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Reconversion réussie du poulet vers la dinde

Éric Barac’h, aviculteur à Rostrenen (22), est passé à l’élevage de dinde après avoir produit du poulet export pendant des années. Il a repris goût au métier et dégage des résultats lui permettant d’investir dans son outil.

Éric Barac’h, aviculteur à Rostrenen (22), s’est converti à l’élevage de dinde depuis environ un an. « Entre 1998 et 2014, j’ai fait uniquement du poulet export pour Tilly-Sabco », déclare l’éleveur. Mais la conjoncture l’a poussé à retourner vers la dinde, une production qu’il avait abandonnée en 1998. « Il y a 2 ans, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui, l’administration me demandait de construire une fumière couverte pour stocker mon fumier durant 20 jours après les 40 jours d’élevage de mes poulets. De plus, les vides sanitaires s’allongeaient en export. À cette période, le marché de la dinde repartait et Nutréa avait besoin d’éleveurs de dinde. » Même si Éric Barac’h était un peu réticent à remettre en place un lot de dinde, Guillaume Bouruet, responsable dinde de chair chez Nutréa a réussi à le convaincre : « nous travaillons avec de nouvelles souches qui sont plus résistantes, plus lourdes. La technicité en dinde a énormément progressé ces dernières années et nous sortons de bons lots sans trop de frais. »

Les mêmes équipements en dinde et poulet

L’avantage de basculer en dinde est qu’il n’y avait pas de modifications à apporter au poulailler. « La chaîne d’alimentation est la même, j’avais déjà des plassons et mes pipettes me servent au démarrage des dindonneaux. » L’éleveur possède donc un bâtiment multiproduction lui permettant de faire du poulet, de la dinde, de la pintade, du coquelet… « Les éleveurs doivent pouvoir passer rapidement d’une production à une autre pour répondre aux besoins du marché », précise Guillaume Bouruet. Finalement, après 4 lots, l’éleveur ne regrette pas son choix de changer de production. « Mon résultat moyen est de 22 €/m2. J’envisage d’investir environ 2 000 € dans les abords du bâtiment qui vont me permettre de rentrer dans la charte qualité, je vais ainsi gagner environ 1,5 €/m2/lot en plus. »

Faire un lot de dinde pour essayer

Éric Barac’h conseille aux éleveurs qui trouvent que les vides sanitaires sont trop longs en poulet de faire un lot de dinde. « C’est le moment idéal pour se confronter à une nouvelle production, cela change le quotidien, on voit le métier différemment. » L’aviculteur appelle à la plus grande vigilance sur la période entre 8 et 11 semaines : « C’est la plus importante, il faut être présent pour pailler régulièrement le poulailler. » En dinde, l’éleveur passe aussi plus de temps à observer ses animaux car la réactivité lors de la détection d’un problème est primordiale pour la réussite du lot.

Retour aux investissements

Les bons résultats technico-économiques ont incité l’éleveur à investir dans son outil. « Je n’avais pas réalisé d’investissement depuis 20 ans. J’ai changé l’éclairage en passant aux néons Led (3700 €) et j’ai installé un système de chloration de l’eau. J’ai en projet de changer le boîtier de régulation et de renouveler le matériel intérieur petit à petit. » L’aviculteur confie que de se remettre à élever de la dinde lui a redonné le goût au métier. Nicolas Goualan


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